Festival d’été de Québec: tuer une mouche avec un bazooka…

La chanson française à peu d’avenir, disait-on dans Le Devoir en citant Dominique Goulet la nouvelle directrice de la programmation du Festival d’été de Québec.

Il y a maintenant dix ans, j’ai côtoyé Dominique au FEQ, c’était une super collègue, une fille qui travaille fort. Donc, si je comprends son besoin de défendre le Festival, tout ce discours sur la mort annoncée de la chanson française est très maladroit, comme s’il fallait tuer un phénomène culturel pour expliquer un changement de cap. Une communication claire sur les motivations réelles de ce changement aurait été nettement préférable.

La journaliste du Devoir, Isabelle Porter, allait aux renseignements car la programmation du Festival d’été de Québec a fait beaucoup jaser: certains se réjouissent de la venue des Iron Maiden et Rammstein, les familles ont hâte de vivre l’effervescence apportée par les arts de la rue, alors que d’autres sont outrés du faible nombre d’artistes d’expression française. Il faut préciser que le Festival a déjà eu une mission plus axée sur la musique  francophone. Par exemple, les Prix Miroir s’appelaient auparavant les Prix Miroir de la chanson francophone et étaient remis à des artistes d’expression française ou provenant de pays de la francophonie. Mais les priorités des gouvernements ont changées depuis…

Le Festival a été créé en 1968, dans une époque faste pour la Francophonie internationale, avant la Superfrancofête de 1974, tandis que se multipliaient les organismes de célébration et de défense de la langue française et qu’au Québec le PQ amorçait son ascension. Disons que le contexte culturel, politique et d’affaires a bien changé et le Festival s’est positionné selon la nouvelle donne.

Nadia Seraiocco

Spécialiste relations publiques et médias sociaux | conférencière | blogueuse

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14 réflexions sur « Festival d’été de Québec: tuer une mouche avec un bazooka… »

  1. On se rappellera que l’an passé, lors de l’annonce du déplacement de date des Francofolies de Montréal, le FEQ à chialé. Selon le FEQ les Francofolies allait leur « voler » les artistes francophones.

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  3. Alors qu’il y a un partenariat nécessaire entre les événements pour que les artistes se déplacent pour une quantité intéressante de représentation au Québec. Vous savez parfois, juste dire les choses comme elles sont, c’est plus facile que de broder indûment.

  4. C’est très juste, Nadia. En entrevue à RDI avec S. Durivage, Dominique Goulet expliquait aussi que le nouveau positionnement du FEQ est le fruit d’une longue réflexion et que les programmateurs se sont faits ramasser par une frange très importante du public, qui en avait marre des sempiternels Paul Piché, Pierre Flynn, Michel Rivard.

    Je dois revenir un peu sur mon article du blogue de L’Homme Scalp parce que je veux préciser un peu.

    Je suis tanné de la polarisation d’un certain discours quant à ce qui devrait être programmé ou non. Mon problème, c’est qu’on détermine les critères de sélection sur qui est capable de remplir les Plaines. C’est la seule chose dont on parle. Je continuerai de tripper comme un malade sur la scène WORLD à place d’Youville. Cette année, c’est très fort. Le seul élément faible, c’est justement le volet francophone. Et les programmateurs se défendent mal à ce propos, à bien y penser. Mais encore une fois, ça serait mieux d’avoir une autre scène que les Plaines pour les artistes francophones et d’avoir plus d’audace dans les choix.

    En passant, la période estivale est la plus forte pour les artistes français qui préfèrent rester chez eux parce qu’il y a beaucoup de travail.

    C

    http://scalp.plaxmol.com/2010/07/08/feq-2010-%d0%b5%d0%bc%d0%b8%d1%80-%d0%ba%d1%83%d1%81%d1%82%d1%83%d1%80%d0%b8%d1%86%d0%b0/

  5. HS : je pense aussi que plutôt que de débattre de la viabilité de la chanson française on devrait valoriser la scène World qui a toujours été très forte au Festival. Par ailleurs, il faut dire que si on parle de pays francophones (voir la liste incluse dans mon billet), ils ont toujours été bien représentés au FEQ, mais ils ne chantent pas nécessairement en français.

    Sur la question du français et des changements d’orientation, le Festival a plus un problème de communication qu’un problème de programmation.

    Inviter des Français, des Martiniquais et des Réunionnais quand les gouvernements tripent francophonie, ce n’est pas un gros risque financier… Je doute que ce soit encore possible.

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  7. La chanson française est une voie d’avenir!

    La directrice de la programmation du FEQ, Dominique Goulet, aurait mieux fait de se taire au lieu de dire une ânerie, en déclarant au journal Le Devoir du 8 juillet que ¨la chanson française ne semble pas être la voie d’avenir¨. Pas la voie d’avenir pour qui ou pour quoi? Pour attirer du monde lors de festivals comme le Festival d’été de Québec? Pour remplir les fameuses plaines d’Abraham et remplir du même coup les coffres d’un festival? Pas la voie d’avenir pour qui madame Goulet? La chanson d’expression française est belle et bien vivante et se porte fort bien vous savez. Elle attire encore la faveur d’un grand nombre de québécois. Elle est une voie d’avenir pour tous ceux et celles qui la chantent, qui l’écoutent et qui l’aiment.

    Je m »étais fait à l’idée, que bon, je passerais l’éponge sur la maigre présence de la chanson francophone à l’édition 2010 du FEQ en me disant que le festival nous reviendrait dans les prochaines années avec une présence plus grande de chanteurs francophones. Je m’étais même préparé à aller voir le spectcale Les chansons d’abord le 8 juillet et Gilles Vigneault le 14. Question de me sentir équitable avec ce dit festival je me préparais aussi à aller voir et entendre Arcade Fire, parce je ne suis pas accro qu’à la chanson française et que je sais reconnaître le talent anglophone aussi. Mais là, avec une déclaration comme celle faite par la directrice de la programmation du Festival d’été, je me dis que ce festival est en manque de vision artistique point à la ligne. On ne parle plus de direction artistique, on parle de direction comptable.

    Si pour la directrice de la programmation du FEQ, la chanson française n’a pas d’avenir parce qu’à ses yeux on ne remplit pas les plaines d’Abraham avec un chanteur francophone, bien je me dis qu’on ne viendra pas me convaincre que la direction de sa programmation est faite avec doigté et haut professionnalisme. On ne va pas déclarer, à la va vite et haut et fort, que la chanson française a peu d’avenir quand on sait fort bien que le Festival d’été a connu des heures de gloire avec des chanteurs français et québécois dans le passé et il n’y a pas si longtemps que ça en fait.

    Je m’excuse mais oui on peut remplir les Plaines avec des chanteurs francophones. S’agit de donner libre cour à un ou une responsable de la programmation qui est sensible et éclairé et qui saura choisir et mettre en lumière les artistes francophones qui ont la cote et voilà. Éric Lapointe, les Cowboys Fringants, Francis Cabrel etc. Et il me semble me souvenir que Céline Dion a tout de même attiré pas loin de 200 milles spectateurs en 2008 à Québec. Elle a chanté en français tout la soirée non? Elle est québécoise francophone non? Elle a rempli les Plaines d’Abraham, non? Je demande juste au FEQ de mettre plus d’effort et de travail pour nous proposer un peu plus de contenu francophone lors des prochaines éditions. Je souhaite tout de même un bon festival d’été à tous les québécois et à tous les touristes présents à Québec.

    Yvan Giguère
    Saguenay

  8. Yves, vous avez tout à fait raison et vous auriez mérité le 100 $ que Mme Goulet proposait à ceux qui pouvait nommer un nom d’artiste francophone pouvant « remplir » les Plaines. Ce n’est pas parce que cette année des contingences d’horaire ou de budget font qu’on a pas pu trouver d’artistes francophones pouvant remplir les Plaines, qu’il en sera toujours ainsi et que la chanson française s’éteindra l’an prochain. J’ai travaillé au FEQ et ma première année avec l’organisation Les Colocs avaient attiré une foule autour de 40000 personnes. Et tous les noms que vous mentionnez peuvent remplir le site aussi, Lapointe attire toujours des foules, Marjo aussi.

    Je trouve dommage aussi que cette controverse se retrouve dans Le Devoir avec cet intitulé, car ce « message » gâche le plaisir des festivaliers en disant somme toute, « vous n’étiez pas contents du faible taux de français, c’est pas de notre faute, c’est parce que le français n’a pas d’avenir en musique… » On se calme 😉

  9. Nadia,
    En fait le texte du Devoir de la journaliste Isabelle Porter peut porter à confusion.
    Le titre dudit texte, semnle vouloir relancer le débat du manque de contenu francophone au Festival d’été. En fait, on verra bien pour la prochaine édition du FEQ, si la chanson d’expression française reviendra prendre une place plus importante que cette année. Mais ne me parlez pas de contigences d’horaire et de budjet pour expliquer le manque de chanteurs francophoen cette année.

    Pourt ma part, je sais fort bien que la chanson française est en perte de vitesse depuis
    quelques années ici au Québec et surtout en France. Mais ce n’est pas une raison pour la bouder,
    justement, en se disant que de toute façon, par exemple, les jeunes francophones désirent de plus en plus chanter en anglais, comme le fait remarquer Dominique Goulet. Je crois qu’elle doit regretter un tantinet les propos qu’elle a tenu au journal Le Devoir.

    Je ne crois pas aussi qu’elle ferme la porte à du contenu francophone au Festival d’été. Mais elle semble par contre se convaincre elle-même que cela demande des efforts supplémentaire et ainsi conclure que le jeux en vaut sans doute pas la chandelle. En fait c’est l’impression qui ressort des propos qu’elle a tenu au journal Le Devoir. Mais bon on verra bien pour la suite. Il semble que succès financier soit au rendez-vous cette année et je suis fort content pour l’équipe de
    Daniel Gélinas. Bon festival d’été à tous les québécois et à tous les touristes.
    Salutations,
    Yvan Giguère

  10. Yvan, comme je le dis dans mes réponses précédentes, je crois que Dominique Goulet défend une orientation dans un contexte particulier. L’article ne porte pas à confusion, la journaliste voulait un point de vue sur la controverse de la programmation francophone et Mme Goulet ne s’est pas suffisamment méfié et lui en a donné un qui frappe l’imagination pour dire le moins. La porte n’est certainement pas fermée, puisqu’il y a encore des groupes franco cette année et qu’on présume qu’il y en aura encore l’an prochain.

    C’est pour cela que je parle d’une erreur de communication. Dans le contexte actuel, il aurait été intéressant que des lignes de presse autre que la disparition de la chanson française soient utilisées pour répondre à la journaliste. Et que Dominique soit préparée à répondre par des arguments moins réducteurs aux questions sur la programmation franco.

    Enfin, les ventes sont excellentes, le public est au rendez-vous, il reste donc pour le FEQ et son équipe à communiquer ses succès sans revenir sur cet incident et tout ira bien 😉

  11. Salut, pour moi une chose est bien réel. Le contexte de mondialisation dans lequel nous nous retrovons, change tout les données. De plus ce contexte a été grandement parainé par ces artistes que nous avons tous rendu millionaires grace a nos subventiuons que l’on leur a versé de par l’entremise du gouvernememt. Ces Paul Piché de ce monde. Moi sa m’écoeure a u plus haut point de les voir ce lamenter ainsi par l’entremise du festival d’été de Québec. Ils voient dans ca une perte de revenu importante et ces tout. S’ils avaient autaut notre langue et nos coutumes a coeur, ils ce manifesteraient la ou il y a un véritable danger, l’anglisisation de Montréal, les demamdes d’acommodement raisonnable, mais la il n’en n’on rien a foutre il n’y a pas d’argent la a faire pour eux. Depuis des siècles des artistes comme les Beatles, Elvis et bien d,autres nous font vibrer, on parle encore Francais. Devrait t’on pour protéger notre langue n’avoir que des peintres, des sculteurs, des sportifs professionnels qui ne sont que francophonne. Nous sommes une petite minorité de gens sur cette planète qui parlont cette langue. La seul facon de protéger notre langue et culture est par des lois. N’ayez aucune crainte que je me mettre a parler strictement en anglais par ce que Roger Hudson ou Black head Peas est venu chanter sur les plaines au festival d’été de Québec. Désolé chers artistes pour votre portefeuille, ce seras pour une prochaine fois, désolé pour les séparatistes, mais ce n’est pas avec ce genre de discour que vous allez nous ramener a votre cause.

  12. Denis, je suis de Québec, je vis à Montréal et je peux vous confirmer qu’à part Céline Dion, des artistes québécois millionnaires il n’y en a pas beaucoup. Surtout pas Paul Piché, qui vit bien, mais qui n’est pas un millionnaire comme vous le laissez entendre. Les Beatles ont commencé à jouer à la fin des années « 50 » et Elvis un peu avant, cela fait donc moins de 60 ans de musique populaire en anglais et non pas des siècles. De même, si nous retournons dans l’histoire récente, le français était jusqu’à la fin du XIXe (donc vers 1890) la langue de la diplomatie internationale. Cela a changé devant la montée des États-Unis.

    Vous semblez en vouloir beaucoup aux artistes qui ont réussi et que vous associez tous au mouvement séparatiste. Pourtant, aucun artiste, à ma connaissance, ne s’est mêlé de ce débat au sujet de la programmation du Festival d’été et il n’est pas question non plus de séparatisme ici.

  13. Rebonjour, Paul Piché par une déclaration la semaine dernière dans le journal de Québec a accusé le festival d’été de trop promouvoir les gros groupes anglais, plustôt que la musique francophonne. Je sais fort bien que dans tout ce débat de simple citoyen comme moi n’aurront jamais raison et je n’en veut pas aux artistes, je suis l’un de ceux qui asistent a beaucoup de spectacle de nos atistes. des artistes millionaires il ya en beaucoup, Martin Matte, Michel Rivard, Michel Richard, Dominique Michel, Michel Barette, Isabelle Boulé Garou et bien d’autres, des artistes qui vivent très bien grâce surtout aux subventions. Alors si tous ensemble ont décide de ce payé Paul Mcartney, U2 peut importe laissez nous le faire en paix, s’il vous plait sans qu’il y est toujours quelqu’un quelque part qui rabroue la classe qui paye. Le festival d’été a entre autre comme mission de faire la promotion de la ville de Québec, je regrette mais ce n’est pas avec Paul Piché, Loco Locas ou encore Gille Vigneault que l’on va attirer du touriste de partout. N’en déplaise a notre grande Montréal, mais Québec est une fêteuse et je lève un verre a M. Daniel Gélinas a tout ce qu’il nous fait vivre. Merci de prendre le temps de me lire, ca fait juste du bien de s’exprimer un peu. Salut

  14. Je comprends que vous défendiez votre ville, ma ville d’origine aussi, mais ce discours sur les artistes millionnaires des subventions est très présent à Québec et n’est pas toujours fondé. Les entreprises culturelles reçoivent des subventions, le Festival d’été en reçoit aussi, La Commission de la capitale nationale aussi et bien de entreprises privées comme Bombardier et d’autres. Les listes des gens subventionnés par le CALQ ou le CAC sont publiques, vous pouvez les consulter. Les humoristes font de l’argent avec les spectacles, les émissions de télé et les publicités de voitures, à moins d’être en début de carrière, ils reçoivent rarement des subventions. Les subventions ce sont les gros festivals et les entreprises culturelles qui les ont et à ce compte oui, les artistes en profitent. Mais vous et moi aussi, car sinon nos billets de spectacles nous coûteraient pas mal plus et le Festival d’été de Québec ne pourrait pas offrir tout ce qu’il offre à bas prix.

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