Grève étudiante : le coeur bien à gauche et le cerveau modéré…

Le chantier d'une génération, il se construit dans la rue en ce moment même.

Ceci n’est pas un billet documenté, seulement un jet du cœur… Je ne suis peut-être pas riche, mon taux horaire n’atteint pas des sommets, mais je suis en train de réussir ma vie. J’en ai la conviction, car je ressemble à la femme que j’ai toujours souhaité être.  Je regarde les plus jeunes que moi, alors que j’ai passé la barre officielle de la catégorie 18-34 depuis quelques années déjà, et loin de les envier ou de les maudire, je suis émue de leur détermination et je les appuie.

Quand vous haïssez Gabriel Nadeau-Dubois, parce qu’il est jeune, articulé et beau garçon (ce n’est pas ainsi que vous le dites, vous essayez de donner dans le rationnel), je sais que vous tirez sur le messager, car le message vous dépasse.  Quand vous rudoyez ces étudiants, si peu habitués à se défendre physiquement, je suis gênée pour vous.

Un jour, quand votre sang aura cessé de bouillir, toujours à la recherche du profit, prêts à tout pour vous associer aux grands, vous regarderez peut-être les vidéos captées en direct par CUTV et vous aurez un peu honte (un peu et en secret). Un jour, GND, ce symbole, et ses collègues des mouvements étudiants seront des travailleurs, des avocats, des entrepreneurs, vous leur ferez face dans une négociation. Là, toujours en apparence gagnant, plutôt que la honte bien méritée que vous devriez ressentir, vous serez affolé et en colère. Vous vous voudrez encore en découdre avec eux et vous aurez perdu.

Il y a bien des chiffres dans ce dossier, des chiffres à revoir des postes budgétaires à réaménager, mais il y a surtout des humains, dignes d’attention qui demandent à leur gouvernement élu peut-être par eux, leurs parents et leurs voisins de les écouter. Vous ne le faites pas et quand vous répondez, c’est par le bouclier et la bombe lacrymogène.

Je ne serai peut-être jamais une grande femme d’affaires, car j’ai le cœur trop à gauche et le cerveau trop modéré, du genre qui voit toujours les nuances partout. Mais je n’en ai rien à faire, car au final, il y a un «Nous», composés de ceux qui peuvent admettre un monde où l’Autre a le droit d’être jeune, de manifester et de demander d’être écouté.

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Nadia Seraiocco

Spécialiste relations publiques et médias sociaux | conférencière | blogueuse

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4 réflexions sur « Grève étudiante : le coeur bien à gauche et le cerveau modéré… »

  1. Qui les a ainsi condamner à faire des études supérieur ces pauvres petits?
    Chaque individu doit assummer seule les choix qu’il fait.

  2. Qui étudit s’enrichit, disait-on autrefois. Je ne sais pas qui les a condamné à faire des études supérieures, d’autant plus qu’on ne souhaiterait cette horrible condamnation à personne… *Ironie* Chaque individu est libre d’être seul face à son destin, mais je choisis de vivre en société 😉

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