Ouf! Gros cafard. Mon prof de littérature de la francophonie internationale à l’université Laval, Michel Tétu, est mort. Il était professeur de littérature, mais il aurait tout aussi bien pu être diplomate. J’ai été son assistante quelques années et j’ai organisé je ne sais plus combien de partys et de cocktails pour ses diverses entreprises et j’ai voyagé avec lui dans la Caraïbe francophone.
Cela dit, je ne l’ai jamais appelé autrement que monsieur Tétu, même quand j’étais fâchée, je disais, « MONSIEUR TÉTU! ». Il faut dire qu’en matière d’étiquette et de mondanités, j’ai appris énormément auprès de monsieur « T ». Le peu que je connais des vins, c’est de lui que je l’ai appris. Ma compréhension des us et coutumes de presque partout, c’est lui aussi qui me l’a transmise. Je le revois encore dans son bureau de l’université, pointant une carte géographique pour m’expliquer la situation géo-politique de tel ou tel pays de la Francophonie.
Grâce à lui j’aurai rencontré Aimé Césaire, Jean-Daniel Lafond, Simone Schwartz-Bart, Patrick Chamoiseau et Raphaël Confiant. [Googlez-les] J’ai aussi développé un amour immodéré pour la Caraïbe, le rhum agricole et les acras de morue – j’en fais de très bon, enfin corrects selon les standards martiniquais.
Quand il me présentait dans un cocktail, il ajoutait quelque chose du genre, « voici Nadia Seraiocco qui a abandonné la carrière de mannequin pour la littérature ». Je lui dois une grande part de mes aptitudes diplomatiques et de mes qualités de relationniste.
M. Tétu, je lève mon verre de rouge à votre mémoire et je ne manquerai pas d’écrire à votre chère Françoise.
Je vous offre un lien qui décrit le parcours de monsieur Tétu, mais il était connu dans la Francophonie comme l’autre, là le gars, Barrabas, dans la passion. Faque, googlez, allez-y!
«Voici Nadia Seraiocco qui a abandonné la carrière de mannequin pour la littérature»…
Je pense que je vais te présenter comme ça aussi. 🙂
J’avoue qu’à 22 ans, côté apparence, c’était un peu plus percutant comme remarque à mon propos. Mais l’un explique l’autre : la littérature, les arts, le féminisme et le vernis à ongles…
Si je te poke maintenant, je suis certain que tu comprendras que je t’exprime de l’affection et que je partage ta peine.
Les mentors sont rares. Lorsqu’ils disparaissent ils laissent quelques fois des gens comme toi.
Merci Fred… Je sais très bien quand c’est toi ou Vivi que dans notre système perso, le poke c’est un petit clin d’oeil 🙂
J’ai vraiment eu de la peine de penser que mon bon monsieur Tétu était parti…