Richard Martineau n’est pas le seul chroniqueur ou collaborateur pigiste du Journal de Montréal qui poursuive ses activités en temps de grève. Mais il est plus connu, il parle plus fort, ses opinions frappent plus (qu’on les aime ou pas). Alors, il devient le cas de figure, le pigiste (vedette ne l’oubliez pas) qui ne se retire pas par solidarité à la cause syndicale. Un ami de Caroline, Martin Leblanc, docteur en philo, explique très bien ce que l’on pourrait appeler la position morale de Martineau. En toute logique, il a raison : Martineau n’est pas représenté par le syndicat, or il serait noble de sa part de renoncer à son cachet pour la durée de la grève, mais rien ne le force à le faire.
Mais laissons la logique de côté pour un instant… J’ai commencé ici en spécifiant que Martineau est une vedette. Or, au contraire du photographe pigiste méconnu, il a une tribune, il gagne sa vie en émettant des opinions. Son geste prend donc une signification plus profonde. Oui, le fait de continuer à écrire montre qu’il ne se soucie pas des revendications syndicales et qu’il fait cavalier seul. Certains pourraient dire qu’il devrait donner l’exemple, qu’il a une responsabilité plus grande en raison de sa renommée.
Et moi, ce que j’en dis? Ne vous attendez pas à ce que je vous offre un jugement final sur cette prise de position. Même si j’ai rarement été protégée par un syndicat, en raison souvent d’un statut précaire, ma réaction par le passé a toujours été de me rallier à mes collègues syndiqués. C’est gentil, noble, mais c’est un beau geste qui ne paye pas au littéral comme au figuré. Ça, c’est le bout qui me gosse, comme on dit par cheunous…
Parenthèse : un avait un peu envie de le battre lors de son récent passage à Tout Le Monde En Parle. Incapable de se taire, il ne pouvait tolérer qu’on parle d’un autre sujet et il a tenté de tirer la couverte de son bord tout azimut en sentant le besoin de donner son avis sur tous les sujets en coupant la parole aux invités de l’émission.
Merci à Jean-François Mercier pour l’avoir gentiment remis à sa place.
C
Quand il est sur la défensive, il ne lâche pas…