Christian Vanasse signait aujourd’hui, à la suite des révélations sur le quadruple meurtre de Kingston, un texte qui ramenait tous drames conjugaux (déjà en partant conjugal c’est entre époux, ici, la situation est un peu plus complexe) sur le même pied d’égalité. Oui, je sais au Québec on parle d’accommodements raisonnables pendant des mois et on ne voudrait surtout jamais présumer que dans d’autres pays les gens ont des valeurs et une éducation qui diffèrent de la nôtre (sauf peut-être les Canadiens anglais, you know).
J’ai lu le texte de Christian, l’ai trouvé très passionné, et je me dis que si la justice ne tiendra pas en compte les différences culturelles (c’est bien tant mieux), en ce qui a trait à la réflexion sociale sur le sujet, il ne faut pas se mettre la tête dans le sable. Non, nous n’avons pas tous la même perception quand il est question de la situation de la femme. J’ai donc mis un petit commentaire à la suite du billet de Christian, au risque de me faire insulter et traiter de raciste. Mais bon, rusée je suis, je précise que je ne suis pas de souche (une arme bien à la mode).
Il me semble qu’à trop vouloir se dire que tout est pareil, ici et ailleurs on oublie une nuance importante : la perception du crime par la communauté d’appartenance. Ici, au Canada, on ne parle pas de crime d’honneur, car ce type de meurtre est honni par la communauté de l’homme (ou personne) qui le commet. On dit « passionnel », faute de mieux, car seul un manque de raison peut justifier ce geste, alors que d’autre part on dit « honneur » car c’est ainsi que la communauté du meurtrier percevra le crime. Ce qui ne veut pas dire qu’ils seront d’accord, mais dans un certain contexte cela est envisageable.
Quand un homme nord-américain perd la tête et s’en va descendre sa famille, il sait très bien que son geste sera jugé inacceptable par son entourage, voire par la société à laquelle il appartient, il est seul devant son crime et pour échapper au regard des autres, il se suicide. Les crimes d’honneur dans certaines sociétés sociétés sont « compréhensibles » et l’homme qui les commet (à Kingston on parle du frère des filles avec la complicité du père, lui ex de la femme plus âgée) un être droit qui a agit en accord avec une certaine morale punitive.
Perdre la tête, se sentir flouer et vouloir attenter à la vie d’autrui est humain, croire qu’on doit éliminer ses proches pour l’honneur et une affaire d’éducation, qu’on parle de catholicisme, d’islamisme ou de vendetta.
Et, by the way, je suis une deuxième génération née au Québec.
I am so with you on that one. Pis moi, je suis une vieille souche de souche 😉
Merci… Chère souche de souche 😉
Non, mais ça m’énerve moi cette manière de faire semblant que la condition des femmes est la même partout sur terre!
Le divin marquis l’avait bien écrit dans Justine:
« Il n’est pas deux peuples sur la surface du globe qui soient vertueux de la même manière… »
Je crois partager votre opinion sur la question.
Lamashtu et Tristan > la citation de Sade résume bien ici ma pensée et il est ridicule de prétendre que sitôt le pied mis dans un nouveau pays toutes nos valeurs changent. Preuve en est que partout où nous allons, certains usages nous choquent. Quand il est question de la situation des femmes, trop de crimes (mutilations sexuelles, meurtres par la belle-famille pour des questions de dots, abandon des petites filles) n’ont rien à voir avec la religion, mais sont redevables à un système de valeurs profondément ancré.