Je suis assez fatiguée que vous parliez en mal des médias sociaux! De quel droit en parlez-vous? Je plaisante, car le mouvement est amorcé et ce ne sont pas vos mots mauvais ou bons qui y changeront grand chose. L’accélération des technos-sciences, je ne l’ai pas inventé, Lyotard le disait dans La condition postmoderne en 1979 et il n’avait même pas d’ordinateur ou de compte Facebook… Facebook et Twitter ont fait irruption dans nos vies en 2006 (un peu avant pour FB si vous étiez étudiants). Ce n’est pas long. Pourtant, les médias sociaux ont maintenant quelques supporters enflammés qui les protègent comme un chien couvrant son os.
Aux barricades, on parle en mal des médias sociaux! Pour connaître un sujet, il faut accepter de le retourner pour en voir les bons et les mauvais côtés. Si cette notion abstraite vous fait peur, vous pouvez prendre les chapeaux colorés de De Bono et jouer à l’avocat du diable. Même devant un phénomène porteur et plein de possibilités comme les médias sociaux, il y a toujours des aspects négatifs à soulever. Ça veut dire que rien ni personne n’est 100 % parfait.
Mais faites taire ces voix discordantes... Dans sa chronique, Les médias sociaux : le côté sombre, Mathieu Bock-Côté soulevait quelques points négatifs des médias sociaux. Dès qu’une voix un peu connue critique un aspect de la chose, vite on exige réplique. Mais de là à demander réparation à chaque fois qu’un Foglia (un gars réputé pour sa technophilie *ironie*) fait pouet-pouet devant l’autel de Twitter, ça devient drôle. Je peux même dire de Foglia que je ne lis pas toujours, que ça me fait penser à du Pagnol urbain, avec le grincheux du village à vélo et ses animaux… car de toute façon, il ne lit pas les blogues et s’il me lisait, il en rirait probablement.
Le ROI, c’est moi…* Bien oui, un jeu de mots qu’apprécieront les historiens et les marketeurs. Cela dit, les médias sociaux sont des outils, pas une religion ou une monarchie. Bien utilisés, ils peuvent beaucoup, mais les exemples néfastes se multiplient avec le nombre des usagers. Pat Dion proposait pour 2011 d’enlever de notre vocabulaire les mots gourou et expert médias sociaux. En 2011, n’importe quel de mes petits cousins de 20 ans est capable de créer des comptes, ajouter du contenu et spammer tous ses amis avec le résumé de sa fin de semaine. Je recommanderais quand même un atelier avec un pro pour apprendre à utiliser Twitter, plutôt qu’avec mon petit cousin pour des questions de clarté et d’expérience. Les médias sociaux ne sont pas une fin, ce sont des moyens.
Le droit de tout critiquer sur les médias sociaux… Et ce droit s’exerce quotidiennement. C’est donc comique de voir les critiqueurs perdre le Nord quand on triture un peu leur moyen d’expression. Des blogues font même leur pain quotidien du chiâlage et de l’opinion à l’emporte-pièce. Sur Twitter, lors des émissions populaires, parmi les Hou! et les Wow! extatiques, on voit aussi passer des Pouash! et des Beurk! marqués du hashtag de circonstances. Hé oui, depuis les temps immémoriaux des forums de discussion des années «90», le Web est un Far-West où il fait bon tirer partout. Alors au nom de quoi encore n’avons-nous pas le droit de critiquer les médias sociaux?
Une conversation oui, mais être d’accord et répéter à bien meilleur goût... Vous pouvez être d’accord, retweeter, faire Wow!, mais les spécialistes n’aiment pas que les non-spécialistes commentent l’objet de leur expertise. Mais n’est-ce pas le rôle des chroniqueurs de brasser un peu la marmite? Probablement. Est-ce que de poser un regard critique est menaçant? Non, surtout si votre regard est en fait une opinion personnelle et pas plus si vous mettez en lumière des faits qui portent à réfléchir.
Ceci est mon branding, ce n’est pas le tien…*2 Si seulement tout le monde se brandait aussi, on saurait qui fait quoi et les moutons seraient bien gardés. Mais nous sommes tous néophytes ou nouveaux experts en médias sociaux. Peut-être que le branding, un concept marketing, une fois trop bien développé met des paramètres rigides au carré de sable d’une marque ou d’un individu, lui donnant le goût de dire que ça c’est son territoire, pas le tien. C’est ma boîte, faque ta boîte!
Think outiside of the box qui disaient aussi en pub. Tsé, les médias sociaux vont encore changer et Foglia n’aimera pas plus ça et Mathieu et les autres continueront de relever les niaiseries qu’on y fait.
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* C’est Louis XIV qui aimait dire L’État, c’est moi, façon de bien faire comprendre que les plaintes ne seraient pas entendues. Pour vous amuser, il parait que la prononciation de l’époque ressemblait au québécois folkorique et j’aime bien imaginer le Roi tout endimanché dire, le roué, c’est moué…
*2 Oui, je sais ça ressemble fichetrement à du Passe-Partout, un rien m’amuse.
Si Foglia était né en 1975, il aurait aujourd’hui un blog de l’enfer qui casse la baraque et agirait en fonction de son temps comme il l’a fait à sa propre époque avec les moyens du temps. Le monsieur n’y voit pas l’intérêt parce qu’il n’en a rien à retirer. Un jour, il tombera peut-être sur le blog d’un cycliste qui raconte chacune de ses sorties en vélos et il en tombera accroc. L’intérêt du blog demeure dans le contenu.