Tandis que nous étions aux abris, dans nos safe-spaces, polissant notre vocabulaire d’euphémismes, de litotes et de mots à la mode (comme « pénispliquer» ou « mansplainer »), dans la hors-zone, ce monde où ça sacre, ça vit dur et ça s’esquinte, on préparait la victoire de Trump. Bonjour les médias, bonjour les sondeurs, mon père avait vu plus clair que vous.
Nous avons été bernés, nous n’avons pas écouté ces voix discordantes, parce qu’elles ne connaissent pas les bons mots, ceux qui sont dénués de préjugés, ceux qui parlent « social », « gauche » et rectitude politique. Nous nous sommes « leftsplainés » ou si vous préférez, nous avons présumé que le bon et le bien, celui que nous reconnaissons comme tel, allait triompher.
LEFTSPLAINER*, préparez-vous, c’est que nous ferons de notre bord, encore et encore pour expliquer pourquoi ils n’ont pas entendu. J’ai déjà une première explication pour nous : parce que nous ne parlons plus le même langage.
* Leftsplainer : [NDLR : néologisme inventé ce matin par l’auteure] expliquer une victoire de la droite en présumant que ceux qui l’ont accordée au vainqueur ne savaient pas qui étaient devant eux.
Just a thought as my brain attempts to process HOW. pic.twitter.com/YlJA1Z5qOQ
— Seth MacFarlane (@SethMacFarlane) 9 novembre 2016