Le 6 décembre 1989, j’étais occupée à rompre (une fois de plus) avec le copain que j’ai fréquenté pendant toute ma période universitaire. C’est sur le petit téléviseur noir et blanc de son studio du Vieux-Québec que j’ai vu la tragédie de Polytechnique se jouer. En un instant, j’ai compris que longtemps après je me rappellerais de ce moment, de mes larmes et que mon drame à moi, n’aurait plus d’importance.
J’avais raison, car si je me rappelle parfaitement où et comment j’ai appris la nouvelle, aujourd’hui ce qui me revient en premier c’est l’horrible prise de conscience que nous a amenée cette tragédie : certains croyaient encore que ce qui avait été gagné par les filles l’avaient été au détriment des hommes.