Fillion et ses supporters ont souvent affirmés que derrière le langage vulgaire du bouillant animateur, ce qui déplaisait encore plus que les gros mots, c’étaient ses idées fédéralistes et ses tendances de droite dans certains dossiers. Or, l’humoriste François Parenteau qui se trouve censuré, c’est-à-dire chassé d’une tribune public en raison de ses propos politiques, utilise une langue correcte et l’humour pour railler le parti Libéral et appuyer une thèse souverainiste. Il ne s’en cache pas et ses supporters, si je puis utiliser le même mot, s’en réjouissent.
Radio-Canada dit avoir mis fin au billet humoristique de Parenteau parce qu’il versait un peu trop dans la chronique politique. Ce qui me chatouillait, c’est que le public était mécontent de cette décision, or je ne comprenais pas pourquoi il fallait changer du tout au tout quelque chose qui plaisait et qui somme toute devait compter pour des prunes dans le budget de la boîte. On nous parlait de « diversité, pluratité » et autres vocables soporifiques qui souvent réfèrent à des concepts abstraits, mais surtout flexibles. Je me suis donc laissée endormir et me suis dit que les Zapartistes devraient s’en remettre aux nouveaux médias, voire aux « podcats » (ce qu’ils comptent faire) et leur public n’en serait que plus heureux.
Cela dit, d’autres s’activaient pour trouver la faille dans ce dossier. Ce matin l’opinion de Jacques Keable est publiée dans Le Devoir, il a fait ses recherches et conclut que l’ombudsman se comporte, selon mes mots, comme un « corporation man » :
« Dans un premier temps (rapport 2004-05 sur le site Internet de Radio-Canada), l’ombudsman Renaud Gilbert envoie paître un plaignant mécontent de la satire que Parenteau fait du sombre dossier des commandites. Il écrit : «La chronique est un genre qui permet à son auteur l’expression d’une pensée personnelle, et il faut situer les propos de M. Parenteau en contexte, soit celui d’une programmation riche et variée.» «
Quelques mois plus tard, alors que la direction met fin au contrat de Parenteau, l’ombudsman change son fusil d’épaule et appuie l’employeur en défendant son point de vue. L’antenne n’appartient pas Parenteau, dit-il, il en a eu le privilège huit ans, c’est exceptionnel, ajoute-t-il. Et, toujours selon le résumé des propos de l’ombudsman fait par Keable, l’humoriste engagé aurait dépassé les bornes en se laissant aller à l’incitation à la violence ou au crime. Fin de l’humour…
Nous aurions peut-être tous intérêt à lire les rapports de l’ombudsman, parce qu’un ombudsman doit être indépendant et ne pas se plier aux demandes de la direction, ce que le texte de Keable met en lumière. Je m’en vais donc faire mes lecture et je vous reviens.
Cela dit, un podcast Zapartistes ferait fureur et je suis persuadée que plusieurs seraient prêts à payer pour télécharger des segments de spectacles. Pensez-y…