La peur de dire et de refuser l’inexcusable…

Photo du magazine l’Actualité de novembre 2011, avec la belle Véronique qui surveille le tout : Non, je n’ai pas ri pas aux éclats tout au long.

En septembre dernier, j’ai pris un train, un train avec Josélito oui. Je suis allée raconter ce que j’ai vécu un certain 11 septembre. Je suis allée boucler la boucle, expliquer ce que cette expérience avait changée pour moi. Je ne vous ferai pas attendre jusqu’à l’été prochain pour connaître la substantifique moelle de mon propos…

Quand on a vu la mort de si près, la mort par milliers, on ne peut que comprendre une chose : les petites games qu’on se joue, les faut avoir la couenne dure qu’on se dit pour justifier de taper sur autrui et les petits coups de poignards qu’on donne aux autres pour tromper sa propre insécurité, c’est de l’humanité, de l’humanité toute petite et sans envergure… Et elle se croit forte de sa cruauté, mais elle est fragile et faite de la même matière que celle qui meurt tous les jours sur cette planète, en criant ou dans un silence gênant. Un instant, un fragment de cette humanité s’affaire à en éliminer un autre au littéral et au figuré, puis dans une fraction de seconde, c’est ce fragment qui s’éteint.

L’inexorable dans notre monde choyé, ce n’est pas la cruauté et l’intimidation d’autrui, c’est notre propre finalité peu importe comment on vivra sa vie. En pensant à cela, si on vous dit que c’est normal,  que c’est la game, qu’il faut écraser autrui pour se remonter, que c’est normal d’humilier et de s’imposer par la force, prenez un instant, respirez un bon coup et demandez-vous : est-ce que ça en vaut la peine? est-ce que vous valez mieux que cette game de faire-semblant et de gros tough? Oui, certainement, eux aussi.

Alors quand ça joue dur, pour rien, pour des enjeux de bas acabit qui paraissent ici et maintenant si grands, je tourne les talons. Je dis ce que ce que je pense, je nomme ce que je considère inadmissible, mais je refuse la connivence, j’ai une vie à vivre, à ma façon…

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Un certain matin, je me suis levée, je me suis habillée prête à aller régler des trucs au bureau, des choses qui semblaient si importantes, d’autres gens ont fait comme moi. Nous avons marché chacun sur notre portion de trottoir, perdus dans nos pensées, puis tout a changé. Plusieurs ne sont jamais rentrés chez eux.

J’ai eu de la chance, j’essaye de ne pas gâcher ça.

Nadia Seraiocco

Spécialiste relations publiques et médias sociaux | conférencière | blogueuse

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