Suivant les conseils d’un ami, je me suis bien amusée en regardant Blonde et légale (Legally Blond). Il faut admettre que la ressemblance en B et L et le film Clueless est frappante. Dans les deux, on trouve un même schéma : fille blonde, jolie, populaire et riche qui frappe un mur et décide de mettre à profit son cerveau et ses connaissances – qui ont beaucoup à faire avec les produits de beauté, le shopping et les manucures. Toutes deux, après une certaine quête amoureuse, finissent dans les bras d’un brun foutrement honnête et brillant.
L’idéal américain ne nous lâche pas et se modifie à peine. Les parents de la blonde « légale » le prouvent lorsqu’ils lui disent qu’une belle fille populaire de la côte Ouest n’a pas besoin d’Harvard. Mais cela ne fait que souligner que si on a presque tout, c’est que peu nous manque : or, ajoutons à la tignasse blonde et la poitrine tressautante, le diplôme d’une des meilleures universités américaines. Pourquoi pas ? Les vrais gagnants n’épouseront plus des Jackie, mais des Marilyn scolarisées !
Ce qui nous change, il faut en convenir, du cliché français qui, en 2001, s’affirme encore dans sa bohème. La belle Amélie Poulin, destin fabuleux ou pas, travaille dans un café, n’étudie pas et s’amourache d’un garçon dont l’emploi du temps se partage entre les sex-shops et les photomatons… On est loin de la blonde en décapotable avec sa carte de crédit sans limite. Est-ce un signe que la société française est encore trop hiérarchisée ? Si Amélie était une valley girl, aspirerait-elle à éclaircir ses cheveux et à se trouver un mec du code postal 90210 ? Porterait-elle des Manolo Blahnik plutôt que des bottines?
De légitimes questions pour une Amérique en guerre, qui s’ennuie des jours heureux passés à estimer le popotin de Jennifer Lopez.
Je vous laisse méditer aux deux extrémités du spectre : celui des blondes heureuses en décapotable et celui des brunes radieuses en Vespa.
Une châtaine en 4X4