J’ai enfin vu le Moulin à images la création de Robert Lepage qui souligne le 400e de Québec. Du cinéma en plein air sur les 600 mètres que font les silos de la Bunge, avec pour écrans principaux les deux grands édifices du terminal. Les différents tableaux sont séparés par des noirs sur lesquels apparaît en blanc un chiffre romain et un titre sur la thématique du chemin. Cela m’a immédiatement rappelé les Shakespeare que Lepage avait présenté à Québec il y a belle lurette et par exemple l’action de La Tempête se déroulait derrière une « fenêtre »format écran de cinéma, dont le cadre noir était utilisé pour projeter (comme hier blanc sur noir et comme dans le cinéma muet) le titre ou le chiffre des actes.
En ce qui a trait aux morceaux d’histoire qui sont présentés, on reconnaît aussi les motifs artistiques habituels de Lepage, soit sa fascination pour le pont de Québec (qui était quasiment acteur dans Le Confessionnal), son amour de la musique d’avant-garde, l’omniprésence de la radio française et cette superposition des événements politiques, artistiques et populaires, se fondant l’un dans l’autre pour témoigner d’une époque. Mais en fait, ce fondu artistique-politique-pop-culture constitue quand on y ajoute l’apport des nouveaux Québécois notre culture. Et, comme toujours, Lepage met en scène Québec, comme un artiste dépeint sa muse, avec passion.
Le résultat est un spectacle sons et images à grand déploiement, avec une technique impressionnante, à la mesure de ce qu’on voit dans les grandes capitales du monde, voire mieux même. Ce qui fait sens, puisque Lepage est un des artistes de la scène internationale les plus talentueux. Québec a donc une veine inestimable que le maire L’Allier l’ait si bien attaché à sa ville…
Et j’ai la chance – et j’en profite- pour y retourner encore et encore…
De la chance en effet, car je suis certaine qu’on voit de nouvelles interprétations des enchaînements à chaque fois!
C’est drôle. Ça fait un an que je suis partie de Québec et je commence à aimer y être en tant que touriste. Je suis certaine que si j’y habitais toujours, je me serais cloîtrée dans mon appartement avec des provisions pour tout l’été. J’y suis allée pendant la dernière fin de semaine du festival d’été et j’ai trouvé ma ville plus belle que jamais! J’y retourne pendant les vacances pour voir le Moulin le plus souvent possible. Merci pour le compte-rendu!
Tu n’as pas tardé, j’ai mis des années à avoir ce détachement face à ma ville natale… Mais c’est vrai qu’en tant que touriste, on ne peut qu’être admiratif devant la coordination de toutes ces activités.