Je me dis depuis avril 2010 à mon compte. Les premiers mois ont été presque entièrement consacrés à la rédaction et au suivi du livre à succès Les médias sociaux 101. Je n’ai pas connu de réelles retombées de ce succès, en comparaison, mes parutions à l’émission de Mario Dumont et mes conférences m’ont beaucoup plus apporté. Cela m’a fait réfléchir, car si on apprend de chaque expérience, il faut aussi mesurer où l’on met son énergie, car la réserve n’est pas inépuisable.
L’argent et l’accomplissement personnel : trouver l’équilibre. Après trois semaines de rhume en sinusite et une sérieuse baisse de moral, je me dois d’y réfléchir. Le but du travail est certainement de gagner sa vie, mais aussi de s’accomplir. Cette notion peut varier énormément d’une personne à l’autre, car pour certains l’argent est la mesure étalon de leur accomplissement, alors que pour d’autres c’est une nécessité à prendre en compte. Dire que la passion est proportionnellement reliée aux gains serait grandement manquer de vision : diriez-vous que les travailleurs de rue manquent de passion? que les travailleurs des milieux culturels et communautaires n’en n’ont pas? Et pourtant, je peux vous garantir que même si leur travail et leur dévouement sont nécessaires à la société, le gros salaire suit rarement. Alors est-ce qu’on se développe par nos activités professionnelles ou est-ce qu’on développe sa pratique dans le but de faire toujours plus de cash? Il n’y a pas de bonne réponse et l’un n’est pas meilleur que l’autre : il faut tout simplement être lucide et prendre nos décisions de façon conséquente pour nous.
Définir son champ d’intérêt. Je connais bien les relations publiques, pourtant, je n’avais pas étudié dans cette matière, mais ma curiosité pour les questions de communication et de rédaction, m’ont aidé à prendre le pas dans ce domaine. Tout de même, ne nous leurrons pas, en littérature on étudie la rhétorique, le discours critique et la stylistique, ce qui est assez utile en communication. En relations médias, j’ai obtenu des résultats hors du commun dans mes emplois dans le secteur culturel, en éducation et dans les dossiers à caractère social (crise du logement en milieu municipal et les dossiers écolos), ce qui est bien. Il me faut constater que ma passion pour un sujet fait toute une différence, mais que ce sujet n’est pas toujours le plus à la mode ou le plus payant.
Un peu de Feng-Shui dans la carrière. Avec la vague médias sociaux qui prend de l’ampleur, bon nombre d’organismes et de business voudraient vendre à leurs clients ces services si recherchés. Je deviens donc un produit en vogue… Je comprends très bien la mécanique médias sociaux dans un contexte de relations publiques et surtout dans le secteur des organismes culturels ou publics. Oui, mes connaissances générales et surtout ces études au HEC me permettraient d’adapter mon travail à d’autres secteurs. Cela dit, je me demande souvent pourquoi faire? Il y a déjà des consultants spécialisés dans le marketing adapté aux entreprises privées de produits et services qui le font bien. Je considère donc laisser de la place dans mon horaire pour les dossiers qui me passionnent.
Une étape dans la carrière ou le développement d’une entreprise? J’ai choisi d’être à mon compte, j’ai même quitté un emploi stable pour le faire. Je pourrais considérer un emploi régulier si le défi m’intéressait, mais pas à tout prix. Ma pratique de consultant me permet toutefois de faire le point sur une carrière qui ne satisfaisait plus. Après quelques mois, mon horaire s’est vite rempli et entre la télé, les formations, les conférences et les mandats de planification ou de développement, j’ai préféré augmenter graduellement mes tarifs plutôt que les heures consacrées au boulot. Je comprends peu à peu, que je ne développerai pas une entreprise, je n’aurai pas d’assistant et de Inc. au bout de mon nom.
Je vais aller faire ma liste d’objectifs personnels pour 2011 (10 ans après New York, tiens donc) et je peux vous garantir qu’il y aura plus de points reliés à la création, la transmission des connaissances et le développement de soi qu’en 2010. J’ai fait une maîtrise en histoire de l’art dans ma trentaine, pourquoi pas un doctorat dans ma quarantaine….
*Ce titre est emprunté à Étienne Daho, un des remonte-moral préféré… Pourquoi vouloir décrocher la lune quand on a les étoiles?
Je te verrai bien docteure! J’ai comme une intuition que tu pourrais bien prendre ce chemin 😉
Je cherche aussi ce fameux équilibre entre argent et accomplissement perso… À l’aube de ma quarantaine, je me dis que je me suis assez épanouie perso pour commencer à faire un peu d’argent sans trop culpabiliser…
Etolane : J’y pense, j’y pense…
Il faut surtout valoriser ce que nous faisons déjà bien pour en vivre (donc se loger se nourrir et plus si affinités) sans devoir s’étaler partout…
Ouf, moi ma bohème me suit depuis ma vingtaine, pas sure que j’ai encore vraiment réussi à m’en sortir. De jet-set à mère au foyer en restant artiste dans le sang et maintenant journaliste, blogueuse, traductrice, photographe… J’essaie de faire fructifier ma créativité, tout un défi! Autant je peux me sentir riche intérieurement autant mon compte en banque fait souvent pitié! Et j’arrive pas à ne pas m’en foutre un peu! 😆
Mais j’ai une intuition que le doctorat t’irait à merveille. Enfin ce que je te souhaite avant tout c’est d’être heureuse et bien dans ce que tu fais….