Les accents, suite et fin…

Il y a quelques années, un ami français qui habite Paris, mais a grandi à Amiens, avec un pied sur la terre maternelle de Mesnil-Domqueur, m’invitait à faire le tour de son coin de pays. G., avant de se lancer dans le business, avait étudié les lettres à l’université de Picardie à Amiens. Afin d’illustrer ses propos sur l’évolution de la langue française au Québec et en France, il décida d’arrêter dans un petit village à mi-chemin entre Mesnil-Domqueur et Amiens. Curieuse de tout comme toujours, je suis entrée avec lui chez « Ch’Fern » le tabac du coin.

Quelques tables le long d’un mur, un comptoir et un étalage à cigarettes composaient toute la décoration du tabac de Fernand, mais là n’était pas ma surprise. Les papys qui complétaient la déco de ce corridor se parlaient entre eux dans une langue plus près du picard que du français et avec un accent qui m’empêchait de saisir leurs propos. Le caissier s’est adressé à moi, j’ai fait, « Euh… pardon ? », et G., l’œil moqueur, a demandé deux paquets de Gauloises avec un accent que je ne lui savais pas. Il prouvait ainsi son point : l’accent québécois était un métissage des différents accents du terroir français. Sur ce, nous sommes allés prendre le thé chez un vieux marquis avec des airs d’Andy Warhol, qui habitait un château tout décati. Mais ça c’est une autre histoire…

Cela dit, comme je l’indiquais à un lecteur, j’ai souvent conseillé ou offert un livre de la linguiste française Marina Yaguello, le Catalogue des idées reçues sur langue. Ce n’est pas un ouvrage exhaustif et profond, mais c’est une lecture d’été amusante, qui démonte quelques préjugés en un tournemain.

Nadia Seraiocco

Spécialiste relations publiques et médias sociaux | conférencière | blogueuse

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