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Parlons de démocratisation de l’art…

L’acteur Jack Nicholson possède une oeuvre du peintre Frank Vettriano, le chanteur classique Tim Rice aussi. Pour mettre la main sur l’oeuvre de leur choix, ils sont probablement versé tout près d’un demi million. Pourtant, ils n’ont certainement pas vu les oeuvres de Vettriano dans une galerie à la mode ou dans un musée : parce que ces milieux n’aiment pas du tout le peintre.

Le New York Times, dans un article récent, décrit Vettriano comme l’artiste que personne n’aime sauf le public. Les critiques qui sont cités dans l’article disent de Vettriano, « qu’il sait tout juste colorier des images », que son travail est « répétitif et sans âme » ou encore que tout son succès repose sur des reproductions commerciales sans valeur. À propos des artistes et des objets commerciaux, voici ce que Zeke a trouvé…

Le public, qui aime les ambiances romantiques, parfois même sulfureuses, des toiles de Vettriano, se hérisse quand on lui rappelle que la critique décrie le peintre. Une amatrice de Vettriano confie à la journaliste du Time, « certains pourraient se dire, je suis peut-être moins intelligent si j’aime ces oeuvres… Mais nous savons que nous le sommes », conclut la dame.

Pour lire l’article du Times, An Artist Loved by No One but the Public.

En lisant cet article, je pensais aux théories de Greenberg sur l’avant-garde et le kitsh. Cela dit, il existe déjà depuis quelques années deux marchés distincts de l’art : un destiné à ce qui plait à un grand nombre et l’autre à ce qui est approuvé par le milieu des beaux-arts. Tiens, ça me rappelle une autre théorie, celle du beau et du sublime

Nadia Seraiocco

Spécialiste relations publiques et médias sociaux | conférencière | blogueuse

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4 réflexions sur « Parlons de démocratisation de l’art… »

  1. Ouais. On dirait du post-néo-machin-impressionnisme (!), bref le genre de truc qui plaît encore et toujours. Pour ma part, le problème n’est pas tant qu’il y ait des oeuvres légitimées d’une part par le grand public, d’autre part par la critique, mais qu’il soit si difficile d’amener un public dit « non initié » vers des oeuvres plus… contemporaines.

    Que le goût du public reste accroché à une approche figurative typique de la fin du XIXe siècle est tristounet, mais pas sur le plan esthétique. On retrouve, à mon sens, le même problème en musique dite classique: Schubert, Beethoven et autres Brahms sont programmés à outrance, mais il est exceptionnel qu’un orquestre symphonique s’attaque aux répertoires des Berg, Schoenberg, Boulez, Ligetti… Bref, ce type de culture populaire semble s’arrêter à des principes esthétiques datant de 150 ans.

    Pourtant, ce même grand public possède une certaine culture scientifique contemporaine: on sait minimalement qu’il y a fission de l’atome, d’où l’arme atomique, on sait que notre ordinateur possède des micro-circuits, on suit vaguement les missions spatiales et qu’il n’y aurait pas de vie sur Mars, on connaît E=mc2…

    C’est un beau paradoxe auquel je n’ai toujours vu qu’une réponse: l’éducation. Si l’art d’aujourd’hui était présenté et valorisé dès le début du cheminement scolaire? On n’enseigne plus à l’école la géométrie euclidienne, sauf dans les cours d’histoire de la mathématique. Pourquoi alors se cantonner à Beethoven et à Monet dans les cours d’art et de musique?

  2. Tu remarqueras que la facture des oeuvres de Vittriano ressemble aussi à celle d’un nouveau réalisme qu’on trouve chez de jeunes peintres plutôt appréciés dans le milieu contemporain. Ce qui choque l’oeil averti, ce sont les compositions peu imaginatives – tout est « cadré » sagement comme dans une photo prise par ma grand-mère, au contraire des peintres impressionnistes qui osaient déborder du cadre pour créer une composition dynamique et « moderne » – et les sujets convenus de ses tableaux (l’amours chez les bourgeois). Je dirais donc que c’est même du sous-impressionisme. L’idée que la force d’un tableau puisse tenir à autre chose qu’au sujet échappe à une grande partie du public. Vittriano lui-même croit que la critique ne l’aime pas parce que ses sujets son trop romantiques et pas assez engagés socialement. Cela dit, nous avons le droit d’aimer le fast-food et la fine cuisine… Pour peu que notre palais puisse apprécier les deux.

    L’éducation est la clé, tu as tout à fait raison. Quand je travaillais avec Marie Carani, sémioticienne de son état, nous parlions souvent d’éducation visuelle. Parce que les champs de la science et de la littérature demandent que l’on connaisse le sens des signes qu’ils utilisent pour y voir un peu plus clair. Et ces langages sont enseignés à l’école. Comment pourrions-nous lire un poème ou une équation si nous n’avions pas appris le langage de base de ces domaines? Mais l’on semble un peu gêné à l’idée qu’il faudrait discuter d’art avec les petits et les former à apprécier les oeuvres picturales ou sculpturales. Or, en plus de former des amateurs d’art, d’un point de vue pratique – puisqu’il faut toujours tout justifier – cela valoriserait aussi un mode de pensée plus créatif, ce qui est maintenant si prisé en entreprise, mais qui fait si misérablement défaut un peu partout.

  3. Howdy!

    Thanks tons! for the linky love, you also might be interested in the the work of Eric Waugh and if you can excuse the shameless self promotion the interview I did with him last year, Part one, and Part two.

  4. Thanks for giving us an other link to a another painter that the public love. I just checked Waugh’s page and will most certainly listen to your interview. I am fascinated by those painters and other artists who make it on their own terms.

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