Hier soir, lorsquil a été clair que Saddam Hussein serait exécuté, jarrivais à peine à y croire. Au cours des dernières années, nous avions été habitués à ces dictateurs poursuivis en justice, comme Pinochet ou qui disparaissent dans le décor, comme Duvalier. En lisant Blork, je me suis dit que je nétais pas seule à douter que cette mort change quoique ce soit.
Or, quand jai vu le corps désarticulé de Saddam Hussein, je me suis demandé si les Irakiens se sentiraient vraiment vengés ou si le sentiment dinsatisfaction nallait pas plutôt entraîner encore plus de violence. En effet, comment la vie dun homme, naguère craint et puissant, peut-elle suffire à payer pour tous les crimes quil a commis? On tue le symbole, on se sent temporairement satisfait, mais ensuite, on regarde autour de soi et rien na changé. Ce matin, il y avait encore des attentats et il y en aura encore demain.
Jimagine que lorsquon a tué celui qui a tué, on se sent un peu comme lui, ni meilleur, ni pire.