Il y a plusieurs années, alors que jhabitais avec cinq amis une grande et élégante demeure du Vieux-Québec, baptisée la Maison du bonheur, le temps coulait doucement, ponctué de cafés, dheures du thé et dapéros qui sétiraient en soirée. Un ami avait trouvé dans un marché aux puces un service à café antique en porcelaine de Limoges sur lequel était écrit, « noir comme le péché brûlant comme lenfer ». Nous adorions cette phrase énigmatique, comme une mise en garde du catéchisme ou un clin dil coquin à ce café qui amorce bien des relations.
Je ne me rappelle plus ce qui est arrivé à ladite cafetière, mais la phrase mest toujours restée en tête, or, quelle ne fut pas ma surprise de la lire dans les cahiers dAnne Archet. Je me suis demandé si cette phrase qui nous enchantait tant nétait pas quun vulgaire slogan de café depuis oublié ou si lauteur-e des cahiers avait eu une cafetière comme la nôtre
C’est une très vieille expression; Bakounine qualifiait ainsi son café, si je me fie aux mémoires de James Guillaume. Probablement qu’elle est dans l’air depuis la fin du xviiie siècle…
Merci! Je n’en espérait pas tant. Si seulement nous avions su que notre cafetière reprenait les mots d’un anarchiste amateur de café… Au fond, c’est encore mieux de l’apprendre aujourd’hui, cela ajoute à mon souvenir.