Monsieur Doux et le bonheur

Je vous en parle parfois, mais j’en apprends chaque année sur la vie de Monsieur Doux, d’abord nommé Scooby Do et que sais-je encore. J’ai rencontré Monsieur Doux sur un site Internet, basenjirescue.org. Doudou y posait dans un sous-sol de banlieue, trop maigre pour son âge, les yeux écarquillés. J’ai tout mis en œuvre pour aller chercher mon petit doux aux États-Unis. Ah! M’avait-on mise en garde contre ces chiens traumatisés qui sont passés d’un foyer à l’autre et que personne n’a voulu garder.

Doux est revenu avec nous et nous fait du charme quelques jours. Puis, sa nature de petite bête traumatisée est remontée à la surface et la mise à l’épreuve a commencée : il grognait contre Mike, était possessif avec moi, essayait de se sauver par tous les moyens et se battait avec Jordie. En plus, c’était l’hiver et il n’avait jamais eu aussi froid de sa vie de chien. Au retour des marches, je devais le porter dans mes bras et parfois même le cacher dans mon manteau. Doux est devenu si nerveux, qu’il s’est retrouvé à l’urgence en proie à une sévère inflammation du système digestif. Quand je l’ai laissé pour la nuit, avec son soluté sur la patte, il m’a regardé partir en gémissant : il pensait qu’il était une fois de plus rejeté.

Le vétérinaire m’a ensuite appris que Doudou était probablement né dans une ferme à chiens – d’où les cicatrices sur ses pattes – qu’il avait été sevré trop jeune – d’où cette habitude de téter tous les tissus « poilus » – et, à ma grande surprise, que la puce qu’il a sous la peau était en espagnol et datée de 1999 ! Doux est donc plus vieux qu’on nous l’avait dit… Doudou, el perro mexicano

Maintenant Doux a cinq ou sept ans, je ne sais plus, et jamais il ne lui viendrait à l’idée de se sauver. Quand par mégarde son collier ou sa laisse se détache, il fait quelques pas, puis revient vers moi l’air de dire, « quoi? tu ne penses pas vraiment que je veuille partir ».

Souvent, le jour tandis que je travaille, il vient près de moi, met ses pattes de devant sur mes cuisses et demande un câlin. Doux a compris l’essentiel de la vie et il est enfin heureux.

Nadia Seraiocco

Spécialiste relations publiques et médias sociaux | conférencière | blogueuse

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2 réflexions sur « Monsieur Doux et le bonheur »

  1. C’est une belle histoire que tu racontes là. Et en plus j’ai appris l’existence d’une race de chien que je ne connaissais pas. Ils sont très beaux les basenji !

  2. Ils sont beaux et très particuliers… De drôles de bêtes, moitié chien, moitié chat. Ils grimpent partout, peuvent apprendre des trucs, mais ils n’aiment pas les répéter trop souvent et adorent les humains, mais pas les autres chiens… Sur Flickr, j’ai un album dédié à mes deux basenjis.

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