3 éléments à considérer pour faire passer son message

Depuis plus d’une dizaine d’années que je vois évoluer la façon d’écrire ou de titrer un communiqué pour obtenir, d’une part l’intérêt des médias, mais aussi avec les médias sociaux, celle des internautes. Je contribue fort probablement à cette évolution en testant moi-même quelques tactiques pour que le titre d’un communiqué soit adaptable aux réseaux sociaux, tout comme son champs lexical. Pour ce faire, je m’assure qu’il se fonde sur les incontournables de la recherche d’information sur les plateformes sociales, comme le #hashtag, dit mot-clic en français et un vocabulaire actuel.

1 – La plateforme : Où sera lu le texte?

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Les messages alignés sous le mot-clic #polqc et le fil de presse de CNW…

Il y a 10 ans, certains présumaient encore que le journaliste ou le citoyen lirait le communiqué sur papier et pourrait donc bénéficier du titre « à tiroirs » déployé en une vingtaine de mots, avec au besoin citation et mise en page percutante. Avec la montée des services de distribution en ligne (CNW et Marketwired pour ne nommer que les plus connus), le titre est lu sur un ordinateur et, de plus en plus, sur un appareil mobile (quelques ressources sur le journalisme mobile). Donc, il doit s’énoncer en une dizaine de mots et idéalement en moins de 140 caractères pour Twitter. Et surtout, allez droit au but, laissez faire les formules toutes faites sorties des boules à mites, « Avis aux médias » (on s’en doute) ou « À l’attention du directeur de l’information » (et les autres? les titres sont multiples!) qui ne disent rien d’important à celui ou celle, peu importe son titre ou son statut, qui décide de lire et de reprendre votre message.

2 – Comment il ressortira de la masse d’information ?

Pour ceux qui ne fréquentent pas encore Twitter, connaître ce média peut paraître magique ou tout simplement futile, mais les journalistes ont maintenant presque tous l’obligation d’avoir un profil sur ce réseau et de comprendre minimalement le fonctionnement de ce fil d’actualités. Or, comment peut-on trier l’abondance d’information sur ce fil ? En suivant des mots-clics, comme #polcqc pour politique Québec, #TLMEP pour l’émission Tout le monde en parle ou encore #austérité pour vous savez quoi. Pour qu’une nouvelle soit reprise, le fait de s’inscrire dans un axe de recherche des médias visés est important. Il faut donc aller consulter ces fils triés par mots-clés et voir ce qu’on y communique et qui y interagit.

Note : Petit secret de terrain, j’ajoute souvent un mot-clic propre à mon dossier afin de pouvoir mesurer le succès de mon opération, car en reprenant ma nouvelle le mot-clic général et particulier sont repris et cela me permet de mesurer les résultats, par exemple avec Topsy.

3 – Le quand? Être d’actualité ! Surveillez votre langage !

Si toute la sociosphère s’agite autour de #jesuischarlie, rien ne sert de mettre ce mot-clic sur un autre sujet pour attirer l’attention des lecteurs. Au mieux personne ne réagira, au pire on vous taxera d’opportunisme et vous aurez une crise à gérer. Pour être d’actualité, il faut être à l’affût des tendances quant aux mots-clics, mais aussi en ce qui a trait au vocabulaire et au sens des mots. Les médias le sont, il faut donc emboîter le pas si l’on veut capter leur attention. Selon le contexte et les époques, les mots changent de sens, parler d’une idée «  radicale » en 1995 (les définitions du Wikitonnaire) et en 2015 (les résultats de Google pour les actualités regroupées sous le mot radical), n’a pas le même impact ! Ce, même si votre dictionnaire Larousse de 1987 vous dit autre chose (voir les nouveaux mots de 2015). Tout est question de contexte. Faites une recherche sur Google, sur Twitter et tirez vos conclusions. Il y a des mots ou des expressions qui attirent plus de lecteurs, ainsi on parlera d’emplois durables plutôt que d’emplois de qualité, un concept qui semble plus subjectif et vague, alors que « durable » s’entend en lien avec des principes de développement et à tout un contexte politique.

Cela semble faire beaucoup d’éléments à prendre en considération pour tout simplement titrer un communiqué, pourtant cela devrait aussi s’appliquer aux mots, soit le lexique, choisis pour le texte… Quand on demeure branché sur l’information, tout cela va de soi et devient vite un réflexe. Si cela vous parait compliqué, comme je le dis à mes étudiants, commencez par fréquenter Twitter et vous comprendrez plus vite.

En passant, si certaines expressions ne vous semblent pas claires dans mon texte, googlez donc, elles sont toutes définies sur le Web.

Nadia Seraiocco

Spécialiste relations publiques et médias sociaux | conférencière | blogueuse

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