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Encore la diversité

Un jour de fin d’été, sur une route secondaire du Massachussets, j’ai vécu un moment de radio mémorable. Le ciel était gris, quelques feuilles mortes tourbillonnaient sous le passage de ma voiture et à la radio se faisait entendre la voix élégante d’une animatrice de la radio publique américaine. Le sujet de l’émission ce jour-là était une rencontre avec un poète aussi croque-mort. J’entends encore la voix de l’animatrice, « I am now with Thomas Lynch, poet and undertaker », et certains des échanges qui s’en sont suivis. Je ne prétends pas que cela plairait à tout le monde, mais quand on veut plaire à tout le monde, on vise souvent le plus petit dénominateur commun et alors on ne rejoint plus personne. Après tout, les industries culturelles publiques ont une mission qui va au-delà de la simple cote d’écoute et qui inclut toujours une portée éducative. Plutôt que de se dire qu’un produit culturel est trop complexe pour la masse, il suffit d’inclure dans la présentation quelques clés de lecture. Cette réflexion se fait beaucoup dans les états américains du Nord qui souhaitent élargir leur public sans compromettre la diversité culturelle.

Je méditais à tout cela en constatant le remous que la nouvelle chaîne de Radio-Canada cause en ce moment. La Chaîne culturelle a été écrasée pour construire Espace musique avec l’accord du CRTC, mais sans consulter les usagers, ce qui fait surgir une question qui mérite réponse : la radio publique appartient-elle vraiment aux payeurs de taxes? La question est légitime et force la comparaison entre les produits culturels radiophoniques destinées aux francophones et ceux que CBC offre. Faites un tour du côté de CBC Radio et comparez…

Nadia Seraiocco

Spécialiste relations publiques et médias sociaux | conférencière | blogueuse

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