8 mars, Journée internationale des femmes

Je vous souhaite à toutes une magnifique journée. Il s’en brasse des dossiers en cette Journée internationale des femmes. Cette semaine, la poursuite de Sophie Chiasson contre CHOI, nous rappelait qu’il existe toujours un double standard pour les femmes, celles-ci voyant toujours leur vie privée exposée à la moindre demande de justice – pensons aux victimes de viol dont la probité était questionnée chaque fois qu’elles tentaient de poursuivre leur agresseur. Depuis quelques jours, un sujet m’a aussi remué, « l’affaire Denise Bombardier contre les humoristes du Québec ».

Cette histoire me choque particulièrement parce que je considère Denise Bombardier comme un modèle tant pour ses idées que pour sa ténacité. Cette femme qui a toujours défendu ses opinions dans la plus grande adversité sait garder la tête haute, même quand la vedette de l’heure lui crie des insultes. Il faut dire que pour elle, être ainsi lapidée sur la place publique pour avoir émis un commentaire critique n’est plus une première. Dans les années « 80 », sur le plateau de Pivot lorsqu’elle a pris position contre la pédophilie devant l’écrivain Gabriel Matzneff, « pédophile et orthodoxe pratiquant », comme elle le décrivit dans sa Lettre ouverte aux Français qui se croient le nombril du monde, elle a levé une vague de protestation. « Comment osait-elle parler bassement de pédophilie quand il était vraiment question de littérature? », lui criait-on. Une littérature qui fait la promotion de l’amour avec des enfants, mais soit. On l’a par la suite traitée de tous les noms, « mégère », « mal baisée » et j’en passe. Vous conviendrez que ceux qui l’appelaient ainsi n’avaient pas lu les autres titres de cette journaliste et auteure… Cela dit, je veux remercier Mme Bombardier d’être une femme d’opinion, une femme de carrière, une mère et une amoureuse. Il en faut de la détermination pour faire tout cela à la fois.

Toutefois, point besoin d’être dans les médias pour être une professionnelle accomplie, une mère exemplaire et une partenaire de vie. Une amie, ingénieure de profession, mère de deux enfants, m’adressait ses bons vœux en cette Journée des femmes et en profitait pour souligner que tout n’est pas gagné. On nous a reconnu l’honneur de faire les mêmes emplois que les hommes, mais sans avoir une femme à la maison qui fait le reste ! Et l’on se demandera ensuite pourquoi les femmes sont fatiguées!

Et comme le disait mon amie dans son courriel, nous souhaitons toutes que Sophie arrête de sangloter, qu’elle prenne une grande respiration et demande d’une voix assurée ce qui lui est dû.

Il ne faut pas lâcher, parce qu’il y a une génération de filles qui pousse, elles obtiennent de bonnes à l’école et il faudra pouvoir leur dire que cela vaut la peine d’étudier, de travailler et de faire des enfants…

Nadia Seraiocco

Spécialiste relations publiques et médias sociaux | conférencière | blogueuse

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