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Amadouer la critique : les cadeaux aux médias

Enfin, deux journalistes, Cécile et Steve, qui disent ce que j’ai essayé souvent de promouvoir dans les différents services de marketing et communications où j’ai travaillé : le gadget, le cadeau mignon ou la bébelle colorée, n’aident en rien à obtenir des critiques ou des mentions dans les médias. Le journaliste veut qu’on lui donne les renseignements pertinents pour faire son article, la bébelle est superfétatoire. C’est bien fin, comme on dit. Or, à mon avis les gens de relations publiques devraient consacrer plus de temps à maîtriser leur contenu pour pouvoir répondre aux différentes questions des médias. Cécile aborde la chose d’un point de vue écologique : il y a trop de papier dans les conférences de presse et trop d’emballage et de postage pour les bébelles marketing. J’abonde là aussi dans le même sens.

Au plus récent TMAC, dont le thème était l’écotourisme, les journalistes présents ont confirmé ce que beaucoup de gens en relations publiques ont observé : on ne veut plus de pochettes de presse remplies de documents qu’on devra jeter avant de retourner à la maison – qui veut transporter deux kilos de papier dans ses valises? De plus, les plus écolos du groupe se soulèvent à la vue de tous ces documents souvent inutiles. Pour être de notre temps, j’abolirais la pochette de presse et aux conférences, je remettrais le communiqué de l’événement et laisserais à la disposition des journalistes des documents d’information complémentaires ou des articles promotionnels d’intérêt – affiches décoratives ou cartes postales. Mais le monde des relations publiques croit encore aux envois massifs de pochettes de presse – qui encombrent les salles de presse et débordent souvent des casiers de chaque journaliste – et aux gadgets comme si l’information n’étais pas suffisante.

De toute évidence, Steeve et Cécile apprécient certains cadeaux. Steeve précise toutefois que cela n’influence pas le choix qu’il fait lorsque vient le temps d’écrire un article. Je le crois. Mon expérience à titre de journaliste et de relationniste m’a appris que les cadeaux et le flafla ont souvent l’effet contraire : le journaliste sent qu’on veut l’influencer et ça l’agace.

Je me rappelle aussi un article de Jean-Simon Gagné, rédacteur de Voir Québec au temps où j’y étais et par la suite chroniqueur au Soleil, qui avait consacré un article au tuyau d’ABS qu’on fourre dans une enveloppe pour parler de l’association des plombiers et à toutes les autres idées de promo qui encombraient son bureau chaque semaine.

Nadia Seraiocco

Spécialiste relations publiques et médias sociaux | conférencière | blogueuse

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4 réflexions sur « Amadouer la critique : les cadeaux aux médias »

  1. Tu l’as, Nadia. Moi ce que je veux c’est info précise et complète. Le bla bla corporatif, je vais le trouver sur le site internet de la compagnie. Le seul « cadeau » qui me fait plaisir est le produit que je dois essayer, un savon équitable, une crème (qui peut causer des réactions allergiques à une personne à la peau sensible comme moi), un massage ( mais je ne relaxe jamais complètement car j’analyse, je compare), le livre que je dois lire et le DVD que je dois écouter ( et essayer car j’écris sur des DVD d’exercices). Et tu as totalement raison, quand on nous offre quelque chose, on devient suspicieux.
    Et qui ne souvient pas de la chanteuse qui avait envoyé des poissons pour sa promo…Certains étaient morts lorsqu’arrivés à destination sur le bureau du journaliste.

  2. Je suis bien contente que les journalistes appuient cette idée, si jamais je retourne aux relations publiques, j’aurai fait mes petites enquêtes… TMAC, c’est Travel Media Association of Canada – travelmedia.ca. Une association des médias canadiens du domaine du voyage. Ils ont un site Web et on peut devenir membre.

  3. oups j’ai commis un doublon ….tu peux effacer mon premier commentaire 🙂
    merci de l’info, je vais aller voir ça 🙂

  4. C’est fait! Pour les poissons, moi qui aime tant les animaux, je suis outrée! Quelle mauvaise idée et quelle vision moche pour le journaliste qui trouve une petite bestiole morte sur son bureau.

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