La pantalonnade se continue

J’écoute peu la télé et quand je l’écoute, c’est souvent pour me gaver d’actualités – souvent plus impertinentes les unes que les autres – à une chaîne comme RDI ou LCN. Mes récents déboires en matière de santé m’ont permis de mettre à jour de ce côté. Je peux donc suivre la caravane Bouchard-Taylor et la voir arrêter son cirque dans tout ce qu’il y a de villes et villages au Québec pour donner la parole à de grands génies, qui heureusement pour nous n’avaient rien d’autres à faire ce jour-là que de présenter un mémoire constitué de faits approximatifs et biaisés sur les communautés culturelles. De toute beauté! En fait, la plupart du temps, nos grands savants nous parlent des juifs orthodoxes et des musulmans. Des communautés, qui je parierais ma main droite, ils n’ont jamais côtoyé…

Or, quand je regarde cette sublime pantalonnade, remplie de déclarations grandiloquentes et de sorties vaudevillesques – outre le fait que j’aime avoir l’occasion d’utiliser pareils mots – je pense aussi à l’argent qu’on a investi dans ce truc et je me demande quel genre de rapport sortira de là. Quand on parle d’argent et de fonds publics, je ne manque jamais d’idée pour dépenser. Voici donc mon projet, un de ces projets qui réduira à néant le rapport de la commission Bouchard-Taylor.

On se trouve une caméra, rien de compliqué un truc à la main – puisque de nos jours dire à l’épaule serait une grande exagération – et on se fait inviter chaque semaine à souper par une famille « dite des communautés culturelles » du quartier ou des environs. Ce sera un jour chez des juifs orthodoxes, un jours chez des musulmans, un autre chez des libanais catholiques, puis on continuera avec des familles grecque, vietnamienne, chilienne, jamaïcaine, haïtienne, indienne et plus encore. À Montréal, on ne manquera pas de sujets, je vous le promets.

Au bout du projet, on aura plein de nouveaux amis, on aura appris les recettes familiales secrètes de plein de nouveaux plats et on aura prouvé que toutes les familles du monde, une fois à table, se ressemblent un peu. Avec de la chance on aura bien bu et bien mangé et appris quelques plaisanteries douteuses dans leurs langues d’origines. Pis, vous savez quoi, ça coûtera pas grand chose et ça fermera le clapet des génies de la Commission.

Qui a le goût de créer avec moi la Caravane des soupers en famille?

Nadia Seraiocco

Spécialiste relations publiques et médias sociaux | conférencière | blogueuse

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8 réflexions sur « La pantalonnade se continue »

  1. Pas besoin d’accommodements raisonnables lorsque l’on est dans l’intimité d’un foyer. Personne ne prétendra dire à un autre comment il doit vivre dans sa maison. À part les recettes traditionnelles et de voir que ces gens respirent de l’air comme nous, on n’apprendra pas grand chose.

    Plus important est de savoir ce qui se passe dans la tête d’une caissière à la banque quant elle voit entrer une personne complètement voilée (tchador ou burka). Pas pour rien que nos lois interdisent d’être déguisé ou masqué sur la voie publique. C’est une question de sécurité.

  2. Tout le monde veut manger à la table des accomodements raisonnables, mais personne ne veut faire la vaisselle.

  3. >Mike, c’est justement mon point de vue : on aurait intérêt à essayer de se comprendre avant de faire des lois sur toutes sortes de choses. Quant au voile complet, je comprends ton point de vue de spécialiste de la sécurité. Pour nous, ne pas montrer son visage est une menace.

    Cécile, Fred> on commence à avoir un « dream team » pour mener à bien mon projet de soupers déraisonnables. Je vais vous relancer.

  4. Héhé! C’est très bien! Bonne idée. Et il faut faire la vaisselle après… 🙂

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