C’est bien mal me connaître ou comment Rohmer devint une épreuve de force dans mes relations passées…

Mon ami H. et moi, lorsqu’il nous reste du temps, entre deux plans pour partir à la conquête du monde, planifions notre vie sociale. Or, voilà que cette semaine c’est l’anniversaire d’un ami que nous nommerons ici Jeune homme en fleurs (ou Jhef) afin de préserver son anonymat. Nous complotons donc…  

H : On se tape un poulet rôti, puis on sort avec des gens cools et des sorcières. Je ne sais cependant pas trop dans laquelle des deux catégories te classer.

N : Je joue sur les deux tableaux… Je vais devoir trouver un livre déprimant ou un t-shirt épeurant pour jhef… Réflexion.

H : Pour jhef on pourrait lui trouver quelque chose d’à la fois déprimant et épeurant. Un film de Rohmer peut être?

N : Hahahaha! Le rayon vert ou Ma nuit chez Maud (sont pas morts-vivants mais c’est tout comme), ça te maganne un ti-jeune ça!

H : T’as bien raison, les ti-jeunes se donnent des airs de gros tofs parcequ’ils on vu Eraserhead, mais j’aimerais les voir se taper  India Song ou Le camion et s’en tirer indemnes.
P.S. Je cherchais le nom d’un autre film pour bien souligner mon point, mais je ne me souviens plus du titre. C’est une émule de Rohmer qui l’a commis (imagine du sous-Rohmer…) c’est l’histoire, tournée en noir et blanc, d’une fille un peu hystérique qui s’enferme dans l’appart de son chum et ne fait rien pis ça finit en Égypte pour une raison qui m’échappe. Ça ti dit quelque chose?

N : Ché pas je suis très Rohmer, moi monsieur, ça a emmerdé tous les hommes de ma vie. En fait, en le disant, je vois soudainement un motif sous-jacent à cette fascination du niaisage amoureux et de la trame narrative plus que plate du vieux Éric. Non mais, dis-moi kessé qu’une fille ferait pas pour emmerder?

H : La question reste ouverte. Si un gars endure Rohmer pour te faire plaisir est un signe de force morale ou le stade final du pussywippage ? Et s’il est seul dans les bois en regardant Le genoux de claire est-ce que l’on entend le bruit que fait une seule de ses main quand il se giffle pour se sortir du coma?

N : Hahahaha! J’hésite entre la force morale ou le pussywippage… Peut-être est-ce un peu des deux? Je me demande maintenant si je devrais bloguer notre conversation à ce propos… 🙂

H : Blog away baby. Peut-être que tes lecteurs et lectrices t’aiderons à décider si c’est du pussiwippage ou pas. En plus ça te permettra d’empoyer un joli mot, penses-y, quand est-ce que tu as eu l’opportunité d’utiliser légitimemement le terme pussiwippage dans ton blog?

Pas souvent, non, pas souvent. Mais dites-moi, après la filmographie de Rohmer, qu’est-ce qu’un gars endurerait pas pour prouver son intérêt pour une fille?

Nadia Seraiocco

Spécialiste relations publiques et médias sociaux | conférencière | blogueuse

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12 réflexions sur « C’est bien mal me connaître ou comment Rohmer devint une épreuve de force dans mes relations passées… »

  1. L’histoire ne dit pas ce que vous allez lui acheter pour sa fête… moi un dictionnaire français / allemand pour qu’il sache dire autre chose que «Veux-tu coucher avec moi?» dans cette langue barbare.

  2. Cher jhef, il va parfois un peu trop à l’essentiel, un dictionnaire pourrait ajouter quelques étapes avant la phrase fatidique… J’ajoute cela à nos possibilités.

  3. Pire Rohmer à vie: « L’arbre, le maire et la médiathèque ». J’ai presque renié mon amour pour « Les nuits de la pleine lune » après ça.

    Par amour pour moi, mon chum se tappe plusieurs « Dog Whisperer » en rafale. J’ai un kick sur Cesar, mais je fais semblant que je trippe sur les chiens.

    Et dans votre list de films « test de santé mentale », vous pouvez toujours ajouter: L’année dernière à Marienbad.
    http://www.youtube.com/watch?v=qedmtaq3Y2g

  4. Martine > Elle est bonne, « un kick sur Cesar »… Et, je suis d’accord pour L’année dernière à Marienbad, fallait être forts, fallait être jeunes pour écouter ces films-là.

  5. Le top du top du bout de l’ennui, c’est vraiment « India Song », pour moi (et, tant qu’à faire, tous les films réalisés par Duras!). Vous êtes dures, les filles, avec ce pauvre Resnais, Marienbad est quand même pas si pire…

    Rohmer est effectivement dur sur l’homme, mais encore plus sur l’homo masculus anglicus, z’avez pas remarqué…?

  6. Duras et moi… Hm, je suis du genre ou enfin j’étais du genre à apprécier. Quant à Rohmer et l’hma, ils ne font pas bon ménage indeed… Tu glisses un Rohmer dans le lecteur dvd et voilà soudain l’homme de la maison prêt à faire le ménage ou n’importe quoi d’autre…

  7. ou à bêtement ricaner, quitte à tout gâcher mon plaisir.

    Mais pour ajouter au palmarès, je propose la candidature d’Olivier Assayas, en tant que successeur de Rohmer… mais en pire. Faut (pas) voir « Fin août, début septembre ».

  8. Rohmer c’est un de ces tests, moi je trouve que s’il a supporté, il a carrément droit à des compensations…

    Akira Kurosawa, je recommande. Ran en VO, par exemple, c’est un autre style, mais c’est pas mal non plus.

    Mais Resnais, c’est un coup bas, je trouve.

  9. Cinéma et endurance masculine, il y a des associations d’idées qui ne demandent qu’à être faites…

  10. J’ai pô vu « Ma nuit chez Maud », mais j’ai passé la soirée d’hier avec elle. Moi j’aime bien Rohmer. Le rayon vert ou L’heure bleue.

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