Un jour, j’ai appris un grand secret : en milieu de travail, il faut prendre des notes, se faire des aides-mémoire. Mes étudiants trouvaient ce conseil bien niais. Et vous trouvez peut-être cela banal, stupide, béni-oui-oui…. À la rigueur, moi qui fais souvent preuve d’une grande mémoire, je ne pourrais qu’acquiescer. Pourtant, si vous voulez remporter un poste dans la fonction publique canadienne, en entrevue on mettra devant vous du papier et des crayons. Lorsque les gens vous demanderont d’évaluer des propositions, si vous ne notez pas quelques éléments, il y a de fortes chances que vous soyez éliminés là.
Avec les années, j’ai compris quelque chose : prendre deux ou trois notes, même si elles ne nous serviront pas ensuite, nous aide à réfléchir à ce qui est communiqué. C’est aussi une forme de respect, une manière de dire à son vis-à-vis que nous portons attention à ce qu’il dit. Donc le rebelle, qui vous écoute les yeux dans le vague vous dit que vous l’ennuyez.
De plus, en milieu de travail, la prise de note est un facteur hiérarchique : quand un haut-placé vous donne du temps, la moindre des choses est d’essayer d’en retirer quelques éléments. C’est presque de la politesse. Et est-ce que ça donne vraiment quelque chose? Je n’ai pas de réponse exacte, mais je peux vous dire d’expérience que ceux qui ne notent jamais rien savent rarement quelque chose.