Faire de la télé… À tout prix…

Enfant, j'avais échangé un appareil photo pour un magnétophone du même type à un ami... Je l'utilisais pour faire des documentaires, des ambiances sonores.
Une amie me racontait que toutes les petites filles à l’école où va son fils veulent être des vedettes. «Vedette de quel domaine?», leur demande alors l’enseignant. «Bien de la télé!» de répondre les petites filles impatientées par ce prof, probablement un vieux-jeu qui croit qu’il faut avoir quelque chose d’édifiant à communiquer pour se montrer. Remarquez au passage, qu’elles disent de la télé et pas de la web-télé, mais ça c’est une autre histoire…

 

Après m’être retrouvée là presque par hasard, j’arrive donc à la fin d’une année de télé avec Mario Dumont à V et j’ai pu mesurer pleinement que le média télé, en comparaison avec la radio que je connais bien, est très exigeant et permet difficilement d’approfondir un sujet. À l’automne, quand je faisais la revue de l’actualité, nous avions 8 minutes pour traiter de 4 sujets, incluant les clips et les tableaux présentés. Faites le compte : deux personnes, 1 : 30 à 2 minutes par sujet… J’ai par la suite présenté dès janvier 2011, des chroniques médias sociaux où en 5 minutes on abordait un sujet, par exemple la cyberintimidation. Avec l’intro, les images et la conclusion de l’animateur, il faut maîtriser son sujet. Cela demande beaucoup de travail, mais un travail différent de la radio ou des médias écrits. Une image vaut mille mots, mais encore faut-il trouver la bonne.

Les points positifs… Je dois dire que j’ai apprécié connaître Mario Dumont, un homme politique de ma génération, dont le parcours me fascinait. Ma curiosité me porte souvent à imaginer quel type de personnalité ont les célébrités et à chercher à deviner si les qualités qu’on leur prête sont réelles ou l’œuvre de bonnes relations médias. Au fil des collaborations, j’ai pu constater que les forces qui ont fait le succès de Mario, c’est-à-dire un esprit vif, une force de travail hors du commun (la politique est bon entraînement) et ce côté sans prétention qui plait tant à ses supporteurs, n’étaient pas surfaites. Dois-je le dire, mais la télé est toujours un média qui a une portée incroyable, donc 5 minutes en ondes valent souvent leur pesant d’or. J’ai pu mesurer la synergie qui s’opérait entre les réseaux sociaux, surtout Twitter, et le média télévisuel. Je me suis amusée aussi à faire des billets qui présentaient la recherche de chaque chronique en détail, ce qui a été apprécié de mes lecteurs et a permis de prolonger la réflexion ou la discussion. En ce sens, je retire donc beaucoup de cette expérience.

Les points négatifs… À titre de pigiste dans une émission d’actualité, mon agenda est devenu un casse-tête, car je ne savais jamais plus de 24 ou 48 h à l’avance si j’étais à l’horaire. Cela m’a fait quelques fois perdre des revenus, car  je me suis retrouvée devant le dilemme de garder un jour ouvert pour l’émission (parfois deux) ou d’accepter des consultations. Quand ma collaboration était annulée ou reportée, je me retrouvais le bec à l’eau. J’ai alors compris que le travail de consultante n’allait pas bien avec le métier de chroniqueur télé. Outre les horaires instables, une fois une chronique confirmée, il faut préparer le matériel, puis passer près de deux heures sur le plateau au beau milieu de la journée (pour le maquillage et la coiffure), au moment où les clients ont besoin de vous. Ajoutons que l’entretien de la chevelure (teinture, coupe etc.), les vêtements et la recherche sont à mes frais. Avec un cachet UDA équivalent à moins de trois heures à mon tarif habituel et les heures de recherche et de coordination qui montent vite, mon travail de conseillère et conférencière me fait mieux vivre. Il m’est donc arrivé de décliner la possibilité d’une chronique pour accepter un court mandat et ainsi maintenir mes revenus.

Je ne dis pas non aux collaborations sporadiques et je pourrai certainement mettre cette expérience à profit pour mes clients ou employeurs.  J’ai eu une opportunité rare que je ne regrette pas d’avoir saisie et je suis bien consciente que beaucoup de gens payeraient pour faire ce boulot… qui est censé être le rêve de toutes les petites filles!

Nadia Seraiocco

Spécialiste relations publiques et médias sociaux | conférencière | blogueuse

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6 réflexions sur « Faire de la télé… À tout prix… »

  1. Ping : Nadia Seraiocco
  2. Ça me rappelle une amie d’enfance, qui avait pour objectif d’avoir son nom dans le dictionnaire. 🙂 À n’importe quelle rubrique, mais il lui fallait apparaître dans le Robert des noms propres avant sa mort.

  3. J’ai tellement des aspirations modestes, genre mon plus grand rêve serait de publier un recueil de mes nouvelles (trois ont été publiées dans des revues littéraires jusqu’à maintenant) ou d’avoir un job qui me permette peindre les weekends. Le dictionnaire? Wow! J’aimerais être autant motivée 😉

  4. J’avais le même magnéto petite 🙂 Trés bon billet qui remet plusieurs choses en perspectives. Un billet que je lis avec grand plaisir en version mobile 😉

  5. Hihi, je suis plus voix et mots qu’images animées, quand il est temps de rapporter une histoires… Cool hein, la version mobile 🙂

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