Bon média, bad média…

Nous passons au travers d’une crise et que voulez-vous, en période de crise les caméras sont pointées vers les instances publiques. Quand les instances sont prêtes, elles ont de l’information opérationnelle à passer via les médias, quand elle ne le sont pas, elles accusent les médias de trop questionner et de provoquer une tempête dans un verre d’eau.

Récemment, quelques politiciens et détenteurs des cordons de la bourse publique ont été critiqués soit pour leur manque de rigueur, leurs dépenses ou leur simple ignorance des faits. Or, à chaque fois politiciens et gestionnaires ont uni leurs voix pour dénoncer les médias… Pourtant si nous regardons quelques cas, un peu de logique ou de connaissance des dossiers sous la responsabilité d’aucun n’aurait pas nui. 

Des exemples :

Les coupures et les modifications des programmes dans la culture ont soulevé tout le milieu artistique depuis un an. Au moment où le milieu se calme, le vérificateur du Québec nous apprend que du côté de la Sodec, les dépenses de représentation, au contraire des fonds alloués à la culture, sont en croissance stable. La réponse de Jean-Guy Chaput de la Sodec est hilarante : il fait comme ses prédécesseurs… Wow! Et, dans ce contexte où tous se serrent la ceinture sauf lui, le monsieur blâme les médias. Yé.

On pressent que les pratiques de gestion de la Ville de Montréal ne sont pas claires, que l’élu aux finances a des fréquentations discutables et lorsque l’imbroglio (les mots italiens ont cette élégance passe-partout qui me plaît) des compteurs d’eau éclate au grand jour, le maire est dépassé, n’a pas de mots, il devra faire enquête… Bien évidemment, plutôt que de se tenir à jour dans les dossiers majeurs, il déclarera en conférence de presse que l’histoire est amplifiée par les médias. Hm.

Dernier exemple en liste, mais pas le moindre, cette inquiétante histoire des tests erronés de dépistage de types de cancer du sein. Le ministre Bolduc aura appris l’existence de l’étude par les médias jeudi dernier… Pourtant l’étude de choc avait été déposée un mois plus tôt et avait été réalisée à la suite de recommandations formulées en 2008. Encore là, vous devinerez que les médias sont blâmés.

Bien franchement, messieurs les élus et favoris des partis politiques, si les médias peuvent vous forcer à lire vos dossiers et à vous sensibiliser au contexte actuel, je ne m’en plaindrai pas!

Nadia Seraiocco

Spécialiste relations publiques et médias sociaux | conférencière | blogueuse

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3 réflexions sur « Bon média, bad média… »

  1. Ping : Nadia W
  2. Avouez que c’est quand même drôle, on blâme le gouvernement conservateur pour son mépris des médias mais le gouvernement Charest ne semble pas vraiment mieux. Si je ne m’abuse, tous les cas que vous venez de citer son de compétence provinciale.

    Je trouve vraiment triste qu’on blâme ainsi les médias, après tout la démocratie en dépend, les politiques devraient saluer le travail de ceux qui surveillent plutôt que de les blâmer de faire leur travail adéquatement. Sans eux, nous ne serions pas mieux que la Corée du Nord…

  3. Oui, de fait la Sodec, les villes du Québec et la santé sont des responsabilités provinciales, or le gouvernement Charest prend les mauvaises habitudes des conservateurs… Heureusement pour nous, les médias québécois gardent de bonnes relations avec l’état et continuent de secouer les élus.

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