Le Web et les villes : investir dans l’innovation plutôt que dans la surveillance?

À Québec plus d’un million a été mis pour monitorer l’usage que font les fonctionnaires du Web et à Rawdon on a dépensé un demi-million  pour une vingtaine de commentaire diffamatoires faits sur des forums de discussion… ll serait peut-être de temps de réfléchir aux pratiques de nos municipalités québécoises en matière de Web.

Surveiller plutôt qu'instruire... On pensait que 1984 avait servi d'avertissement, pas d'exemple. Image tirée du site Internetactu.net

Certaines le font et s’entourent de bons conseillers pour y arriver. D’autres ont du travail à faire. Tout d’abord, il existe des logiciels qui contrôlent l’accès au Web des employés des entreprises privées comme de la fonction publique, je me demande donc pourquoi on donne des contrats de surveillance, sinon dans le but de suspendre des employés qui ont cyberflâné comme l’indique cet article de PA Normandin. Ensuite, il faudrait définir ce qui entre dans le cyberflânage, faire de la recherche de renseignements pourrait s’apparenter à de la flânerie. Pour aller plus loin, si vos systèmes informatiques ne vous permettent pas de faire une veille sur ce qui se fait chez vous et si vos gestionnaires ne supervisent pas le travail d’assez près pour comprendre ce qui se passe dans leurs équipes, enlevez l’Internet, le téléphone et confisquez les cellulaires personnels à l’entrée, mais les gens continueront de traîner. Et les contrats à fonction préventive ne sont que de l’épouvante, qu’une lutte entre la partie patronale et les employés.

Cela me paraît une façon de gérer par la négative. Comme à Rawdon où on a dépensé plus d’un demi-million pour faire taire des citoyens insatisfaits qui s’adonnaient à de la trash-conversation (un sport très et trop pratiqué sur le Web) sur leur administration municipale. Yves Boisvert explique le dossier en détails et voit des torts autant à l’administration municipale qui consacre 5 % de son budget à faire taire des citoyens, qu’aux internautes qui se croient hors de l’espace public et sous le radar de la justice quand ils jouent à celui qui bitche le plus fort sur le Web.

Prenez maintenant les sommes ainsi investies et développez des formations sur l’utilisation du Web pour les employés et les patrons des villes et engagez quelques conseillers pour établir une stratégie de marque de vos villes sur le Web… Si vos contrats sont bien attribués, il restera encore des sous pour moderniser vos communications.

Nadia Seraiocco

Spécialiste relations publiques et médias sociaux | conférencière | blogueuse

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7 réflexions sur « Le Web et les villes : investir dans l’innovation plutôt que dans la surveillance? »

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  3. La logique l’emporte… En aucun lieu, le « g » termine-t-il un mot en français. Alors si on peut franciser dans la logique de notre langue, on le fait 🙂

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