Un maire qui écoute bien…

16 h 15 – Mise à jour: Alain Simard vient de paraître à RDI et pressé de questions sur l’absence de consultation, il a dit « chat échaudé, craint l’eau froide ». Dommage, jusque là, tout allait bien dans sa présentation des faits. Cela dit, il a assuré que Spectra comme toujours collaborerait avec le Festival d’été de Québec.

Les Francofolies déménagent en juin. Ce n’est pas une surprise, il y avait déjà quelques années que Spectra avait fait connaître son désir de changer la date l’événement. Tout comme Alain Simard avait fait connaître son point de vue sur les destinées de Montréal : il avait réfléchi alors qu’il était membre du conseil d’administration de Tourisme Montréal et Montréal devait défendre son tire de Ville des festivals… Allez lire la déclaration de 2005. Un point de vue que notre bon maire reprenait aujourd’hui.

Dans une perspective d’affaires, la décision de Spectra est stratégique : ainsi, les deux festivals de Spectra, le Jazz et les Francos se suivront, donc en ce qui a trait à la logistique, l’entreprise pourra tout simplement changer le pavoisement et passer de l’un à l’autre. Ce qui m’énerve c’est la stratégie de communication et les tactiques d’affaires qui ont été employées. Criez-moi que je suis naïve, je m’en fous, je crois que la transparence a sa place partout.

Donc, ma surprise vient plutôt de la façon de communiquer ou plutôt d’envoyer la nouvelle : à la fin du bilan des Francopholies sans la présence (marquée en tout cas) des acteurs présumés de cette décision, soit la Ville de Montréal et Tourisme Montréal qui ont salué la décision. Ces organismes ont sûrement été partis prenants de la décision, mais aujourd’hui dans les médias c’était Spectra qui menait l’annonce. Spectra menait.

Puis, le maire de Montréal, bon troisième dans le dossier (après l’annonce de Spectra et la réaction du maire de Québec) est venu commenter les faits après 14 h. Les arguments sont cohérents (il a eu quelques heures pour les mettre en forme) : Montréal a créé le Quartier des spectacles à cette fin et se doit donc d’aménager un calendrier très profitable. Soit, mais sa mission de « protéger Montréal », ne tient pas compte que Montréal est une entité créé par le palier provincial, comme toutes les autres villes, pas une business aux dents longues. M’enfin.

Pour ce qui est de sa splendide accusation, « Québec a fait un copier-coller de Juste pour rire avec le Grand rire », elle est drôle oui et tombe assez bas. N’oublions pas que l’humour n’existe qu’à Montréal et que la drôlerie a été inventée par M. Rozon… Mais faites donc breveter le concept de rassemblement autour de la musique et de l’humour. Franchement, des festivals d’humour il y en a dans plusieurs villes du Québec. La plupart ont vu le jour grâce aux commandites de Labatt Bleue, d’où les « rires bleus » et ils se sont maintenus dans certaines villes, dont Québec, grâce aux humoristes ou producteurs locaux qui bien souvent oeuvrent dans l’humour depuis des décennies.

À entendre le maire, il semble que Montréal ait tout inventé. Pourtant, le Festival d’été de Québec avec ses 40 ans est probablement plus vieux que tous les festivals québécois. Et ce qui semble choquer le maire de Québec, c’est de ne pas avoir été prévenu de ladite annonce.

Il a probablement raison, mais s’il avait été prévenu, Spectra n’aurait peut-être pas réussi aussi facilement à atteindre son but. Preuve en est qu’il en était à son deuxième essai et que la première fois, tout n’avait pas été sur des roulettes. Et c’est ce point, soit celui de la dissimulation, qui me fait sourciller. On annonce une décision qui engage des fonds publics comme on annoncerait une fusion entre deux compagnies américaines privées…

Nadia Seraiocco

Spécialiste relations publiques et médias sociaux | conférencière | blogueuse

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