Le communiqué du SCFP et FTQ suit, plus bas.
Quand on trouve une vidéo en ligne, on obtient rarement le contexte où l’événement a été capté. C’est aussi ce qui est arrivé avec l’histoire de Mélissa François et de sa bourde en ondes. Par bribes, nous avons eu les détails qui ont mené à cette méprise et même dans le billet précédent que j’avais mis en ligne à ce propos, des lecteurs sont venus fournir des renseignements complémentaires dans les commentaires. En lisant ce communiqué, vous verrez que du côté pratique, on y rétablit la chronologie des événements, mais aussi qu’il est mis en évidence la question de la diversité culturelle sur les ondes.
Cette question est en quelque sorte l’éléphant dans la pièce, car ne nous leurrons pas, le fait qu’une jeune femme d’origine haïtienne soit punit très sévèrement pour un blooper, crée un malaise (je suis moi-même une femme issue des communautés culturelles, comme on dit pudiquement). MAJ : Je veux ici dire que même si nous n’en parlons pas, ce problème de gestion rh comporte plusieurs aspects à considérer.
COMMUNIQUÉ
Mélissa François doit pouvoir revenir en ondes à LCN, selon son syndicat
Montréal, le mercredi 11 janvier 2012 – Aujourd’hui, le Syndicat des employés de TVA, qui représente notamment la journaliste Mélissa François, intervient sur la place publique au sujet du lapsus survenu le 18 décembre dernier sur les ondes de LCN. Depuis l’incident « Kim Jong deux », le syndicat veille au respect des droits de Mme François. Sa conclusion est que la direction de l’Information de TVA a préféré désigner Mme François comme bouc émissaire au lieu d’assumer son rôle et ses responsabilités. Par exemple, 11 minutes avant le lapsus, la lectrice avait prononcé correctement « Kim Jong-il ». Conséquemment, le syndicat réclame que Mme François puisse revenir en ondes.
Dans une lettre envoyée à ses membres, le syndicat rappelle les états de service impeccables de Mme François à titre de journaliste et de lectrice depuis son embauche le 1er décembre 2010. Il souligne ensuite qu’elle a d’abord prononcé correctement le nom de Kim Jong-il une première fois à 22 h 11 le 18 décembre. Le lapsus commis à 22 h 22 est le résultat d’une confusion au sein de l’équipe en poste et d’une instruction erronée transmise à la lectrice. Quant à la cadre responsable, elle avait déjà quitté le travail au moment de l’incident.
« Il faut parler de responsabilité collective et non individuelle. Pour comprendre ce qui a pu se passer ce soir-là, il faut prendre en compte la faible ancienneté cumulée de l’équipe en poste, sans doute liée au roulement anormalement élevé que connaît TVA depuis un an et demi », a écrit Réjean Beaudet, président du syndicat, dans la lettre.
Trois jours après l’incident, soit le mercredi 21 décembre, Mme François a été convoquée par la direction pour qu’on lui annonce des sanctions disciplinaires, à savoir son retrait des ondes de LCN et une réduction considérable de ses heures de travail. Le syndicat signale des manquements à la convention collective tant dans la manière de convoquer que dans la communication des sanctions. Fait remarquable, la direction n’a jamais demandé à Mme François sa version des faits.
Par ailleurs, Réjean Beaudet signale qu’il a dû lui-même demander à la direction le 22 décembre « de mettre en place un plan de ‘contrôle des dommages’ qui inclurait le retrait immédiat des extraits vidéo de sites tels YouTube. La direction sait parfaitement comment freiner la propagation du matériel dont elle détient les droits. Il n’est pas normal que TVA ait attendu notre demande pour intervenir auprès de YouTube. »
Enfin, M. Beaudet rappelle que « ces événements s’inscrivent dans une incapacité chronique de TVA Nouvelles à donner une juste part de temps d’antenne à des journalistes issus de minorités visibles ou culturelles. À cet égard, le traitement plus que douteux réservé à Mme François envoie un bien mauvais signal. »
« À l’information de TVA, on veut toujours aller plus vite et faire mieux que la concurrence, on maximise la pression, on règne par l’intimidation plutôt que par la collaboration, et quand une erreur survient, on braque les feux sur une personne en particulier, pour mieux faire oublier la responsabilité de la direction et les problèmes systémiques », de conclure M. Beaudet.
Le texte complet de la lettre est disponible à l’adresse http://bit.ly/wYKx44
Comptant plus de 110 000 membres, le SCFP représente quelque 7600 membres du secteur des communications au Québec. Le SCFP est de plus présent dans plusieurs autres secteurs d’activités, notamment la santé et les services sociaux, l’éducation, les transports urbain et aérien, les sociétés d’État et organismes publics québécois, l’énergie et les municipalités.
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SOURCE : SYNDICAT CANADIEN DE LA FONCTION PUBLIQUE (FTQ)
Je suis le premier à me lever pour dénoncer des cas réels de discrimination, qu’elle soit basée sur l’origine ethnique, l’orientation sexuelle ou autre.
Mais dans le cas présent, excusez-moi, mais on ne joue pas la « Race Card » un peu vite ici?
Je ne vois personnellement aucun lien entre sa bourde et le fait qu’elle soit Noire. Je suis pas mal certain que si elle avait été blonde aux yeux bleus et qu’elle avait commis la même bourde, mettant son réseau dans l’embarras (Rigueur, Rigueur, Rigueur!) tout en ayant l’air d’une vraie folle sans une once de culture générale, elle aurait eu droit au même traitement.
On peut discuter de l’ampleur de la sanction, que je trouve moi-même exagérée. Mais amener son origine haitienne dans l’équation, ici, est franchement exagéré et même un brin démagogique.
Benoit, vous remarquerez que le communiqué ne dit en rien ce que vous affirmez ici. Moi non plus, je parle du malaise qui entoure cette question. C’est vous ici qui parlez d’accusations en amenant la « race card », un terme très méprisant, pour une question honnête. Avez-vous vraiment lu le communiqué ou juste mon petit commentaire?
Race Card : http://en.wikipedia.org/wiki/Race_card
@Benoit LeBlanc Il faut pas se leurrer. Malgré toutes nos bonnes intentions d’ouverture et de rectitude politique, il n’y a pas d’égalité de représentation entre les différentes origines culturelles. C’est autant un mythe que l’égalité entre les sexes… D’inclure la question de l’origine ethnique est tout à fait juste si on considère le contexte.
Je cite ici une partie du communiqué. Suffit d’ouvrir la télé pour voir que c’est un fait empirique.
« Ces événements s’inscrivent dans une incapacité chronique de TVA Nouvelles à donner une juste part de temps d’antenne à des journalistes issus de minorités visibles ou culturelles. À cet égard, le traitement plus que douteux réservé à Mme François envoie un bien mauvais signal. »
J’ai utilisé le terme Race Card sans mépris mais en toute connaissance de sa signification. Je n’avais jamais
même pensé au fait que Mme François était Noire avant que vous ne parliez « d’éléphant dans la pièce ».
On peut parler du manque de diversité dans les médias, dans un autre débat. Je suis 100% d’accord que c’est un problème à régler. Mais je persiste: dans le cas ici-présent, ça n’a aucun rapport. Est-ce que c’est au nom de la diversité culturelle qu’on aurait dû la garder en onde après sa bourde? Non, cette décision doit être basée sur l’ampleur de la faute (minime à mon avis).
C’est à ça que je fais référence quand je parle de Race Card. Par opposition à une autre expression: color-blind, ce qui aurait dû être ici.
C’est comme si on avait soulevé le fait qu’elle était une femme et qu’on aurait immédiatement amené la représentation des femmes dans les médias sur le tapis. Ce n’est pas parce qu’un problème existe qu’il est toujours pertinent.
Précision: je voulais terminer par: ce n’est pas parce qu’un problème existe qu’il est toujours pertinent à la discussion.
Quand Mme Provencher Colette donne de la météo, elle fait des erreurs plusieurs fois et elle continue a faire de la météo et rien ne lui arrive pourquoi Mme Francois. Je n’arrive pas a comprendre la raison pour laquelle que le syndicat a viré Mme François. Elle nous représentait très bien; nous les jeunes de la communauté noire. Etant jeune, il faut qu’il y a l’un de nos pairs qui doivent nous représenter. Nous sommes nés ici, nous avons étudié ici comme vous, nous avons le même langage et la même formation; en plus le GVT a dépensé pour nous comme vous. C’est le moment de grandir, d’évoluer et d’aller tous ensembles dans la même direction. Arrêtez de fonctionner ainsi, tout le monde doit avoir une chance de professer dans notre domaine. Quand c’est l’un de vos pairs vous avez de la patience avec et quand c’est une autre communauté c’est dehors immédiatement. De plus on ne représente nul part dans les nouvelles d’informations et tandis qu’il a des journalistes noirs dans cette communauté. A chaque fois qu’on voit un dans ce système vous l’enlevé après pourquoi. Si l’un de vos jeunes ne le fait pas bien vous les appeler en aparté pour lui donner des surplus de formations et des fois sur le tas et quand c’est une autre communauté vous les mettre dehors de l’entreprise. N’oubliez pas que notre ville est une communauté ethnique. Merci
Ruth, d’abord merci de votre commentaire… Ce n’est pas le syndicat qui a rétrogadé Mme François, au contraire son syndicat la défend. Et à ce que je sais, la pauvre est en congé de maladie en ce moment. À suivre donc…